Cissé Cheick Sallah a décroché la médaille d’or de la Finale des Grands Prix 2017, samedi à Abidjan. Le champion olympique 2016 n’a pas flanché devant son public.

Il était attendu. Il a bien répondu. Cissé Cheick Sallah, était l’homme chez les moins de 80 kg à abattre. Durant toute la journée du 2 décembre 2017, il est resté debout. Même quand il semblait handicapé. Comme lors de la demi-finale, face à l’Ouzbek Nikita Rafalovich. Touché au pied et obligé de remonter à même le tatami, le champion ivoirien est ragaillardi par un public, jusque là présent. La victoire 11-18, la preuve du courage et de l’envie du Cheick en or. « Il a pris un coup de genou qui aurait peu l’handicaper. Mais il est resté solide pour la finale », a confié coach Ramos, l’entraineur  espagnol de “Polozo“ épaulé depuis les tribunes par celui qui l’a conduit au sommet de Rio, Tadjou Attada.

De l’aide et du courage, il en faudra également en finale. Surtout après des débuts compliqués face à Maksim Khramtcov. Futé, l’athlète russe utilise son point pour mitrailler l’Ivoirien bien trop laxiste dans sa défense. Le premier round est de 8-3 en défaveur du héros attendu. Face au découragement qui drapait le Palais des Sports, Cissé se réveille avec son style léger et imprévisible. Une posture atypique qui lui permet de dominer son adversaire au deuxième round (12-16). Le public en haleine reste perplexe au fil des minutes, qui laissent voir de la domination puis de la déconcentration chez Cheick Sallah. Mais tout en contrôle et en confiance, le champion olympique justifie la danse prématurée de Me Bamba Cheick Daniel dans la tribune officielle, en s’arrogeant l’or de cette finale des Grands Prix, chez lui, avec une victoire de 28-33.

« Un bonheur immense » et des émotions qu’il a partagées avec son public, tout son public. Jusque sur le podium le plus haut de la finale des moins de 80 kg. Le chemin tout tracé qu’espèrent suivre, Gbané Seydou, Zokou Firmin et surtout, sa “sœur“ Gbagbi Ruth, l’autre tête d’affiche côté ivoirien.

Patrick GUITEY