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Océane Tahé, l’escrimeuse qui veut stopper l’immigration d’un coup d’épée

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Océane Tahé, l’escrimeuse qui veut stopper l’immigration d’un coup d’épée

8 August 2019 0

L’escrime française, une ivoirienne en fait la fierté. De retour sur la terre de ses pères et mères, Océane Tahé, championne de France à six reprises et en route pour les J.O 2020, a décidé de diriger son fleuret sur un objectif plus important que ses adversaires : La lutte contre l’immigration clandestine.

Comme le traitement réservé à la discipline sous les tropiques abidjanaises, c’est sans trompette, ni grelots qu’Océane Tahé, Grenobloises, a remis les pieds chez elle. La sextuple championne de France n’est, cette fois, pas là que pour parler escrime. Pourtant, la passion née depuis ses 10 ans et ses premiers cours de ce sport, prennent le pas. Surtout qu’après les titres locaux et un parcours continental intéressant, l’ambition de participer aux prochains Jeux Olympiques à Tokyo reste vivante. « Nous avons démarré les qualifications pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 qui finissent en mai. Et mon rêve c'est de décrocher mon ticket pour cette grosse compétition », a-t-elle confié.  

La France met à ma disposition des infrastructures que la Côte d'Ivoire ne peut pas égaler“

Un talent certain qui aurait pu combattre pour la Côte d’Ivoire. Mais la réalité de son sport et les conditions locales sont demeurées des obstacles. Face à l’environnement professionnel français. « En 2017, j 'ai échangé avec la fédération ivoirienne qui m'a proposé de m'engager sous le drapeau ivoirien. J'ai pris un temps de réflexion. Par ailleurs, j'avais été déjà insérée dans le système français. L'Etat avait consenti des efforts financiers pour ma formation. Donc, c'était très compliqué que je change de nationalité sportive. Aussi, rajouterais-je que la France met à ma disposition des infrastructures que la Côte d'Ivoire ne peut malheureusement pas égaler actuellement ». Un constat lucide avant un choix responsable qui n’empêche pas la sportive française de haut niveau, de croire en un changement de cap, pour l’escrime ivoirienne.

“Je peux fournir du matériel, servir d’intermédiaire et prêter mon image“

Et Océane Tahé, pleine de propositions, est prête à servir de pont pour le développement de son sport chez elle. « La première démarche sera de faire de la publicité en vue d'une promotion avec le défi d'inciter plus de personnes à adopter et aimer cette discipline. Je pourrai également aider à la bonne pratique des athlètes ivoiriens en leur fournissant du matériel. Mieux, je pourrai être l'intermédiaire entre les fédérations ivoirienne et française en vue d'une signature de partenariat. Je pourrai en parler et les mettre en relation. Ça pourrait se faire. On pourrait également organiser des initiations dans les quartiers et je pourrais associer mon image à ces événements », a-t-elle préconisé. L’acte a été déjà joint à la parole. A un modeste niveau. Celui de Hans Tia, escrimeur ivoirien qui a reçu l’aide de sa compatriote. « Je l'avais rencontré en France lors de mon premier sacre au mondial puis retrouvé à Abidjan l'année dernière. Je lui ai même offert du matériel afin qu'il puisse s'entraîner dans de meilleures conditions », a rappelé celle qui s’apprête à fouler Yakassé-Mé, pour un autre projet qui lui tient à cœur.

Dénicher des talents pour lutter contre l’immigration

Située à 128 km d’Abidjan, cette ville de la Région de l’Agnéby va abriter la deuxième édition de "La Journée des Talents". Un projet initié par le clan Tahé et porté par l’image d’Océane. Une autre étape qui devrait permettre de dénicher des talents locaux dans divers domaines pour permettre leur suivi et leur insertion dans la vie active ivoirienne. « Ce beau projet vise à dénicher des talents pour les accompagner et développer leur activité. C’est dans l'optique de lutter contre l'immigration clandestine. Ce phénomène cause tant de morts à l'Afrique et la désillusion dans plusieurs familles. Quand bien même, ils parviennent à atteindre l'Europe. Cet événement vise à célébrer le potentiel des jeunes ivoiriens à travers un concours dans le domaine de l'art, la culture et le sport », a-t-elle expliqué. Ainsi du 9 au 11 août prochain, les participants exprimeront leur savoir-faire dans plusieurs catégories dont la peinture, la sculpture, le dessin, la couture, la coiffure, la danse, le chant, l'athlétisme et le football. Les premiers de chaque catégorie seront récompensés. Et un seul s'adjugera le Super Prix. « Le grand vainqueur bénéficiera d'un accompagnement personnalisé (Fourniture de matériel, Formation) Jusqu’à ce que le projet aboutisse et qu'il devienne indépendant. Notre projet vise également à lutter contre la déscolarisation des enfants. À ce titre, nous encourageons nos lauréats à poursuivre les études à coté de leur passion », a conseillé Océane Maëva Nancy Dyane N’Guessan Tahé, l’escrimeuse qui a décidé de faire de la lutte contre l’immigration clandestine, son autre combat.

Patrick GUITEY

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