Rwanda-Côte d’Ivoire. Une occasion continentale pour retrouver un ex-talent national qui s’est exporté. Bayo Vakoun, révélation de Ligue 1 puis perdu en Tunisie se retrouve en Slovaquie. Pont inespéré, qui le mène à présent, dans le très sélectif enclos des Eléphants. 

Saison 2014-2015. La Ligue 1 a un nouveau roi. Il vient du Stade d’Abidjan. Une éternité que les Yéyés, depuis Habib Tiehi (meilleur fusil en 2000 avec 10 réalisations) n’avaient pas volé aussi haut, par le truchement d’un des siens. La renaissance du champion d’Afrique 1966, était à l’époque, portée par un jeune de 18 ans: Issouf Bayo Vakoun. Un titre de meilleur buteur avec 13 buts et un autre de Ballon d’Or. Doublé mérité. Logique respectée, pour cette révélation qui a fait feu de presque tout bois en local.

Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. Une maxime que la nouvelle perle ivoirienne apprendra à ses dépend. Parti à l’Etoile Sportive du Sahel, sa tentative d’envol dans les cieux tunisiens est un échec. Erreur de jeunesse, volonté précipitée de briller au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire ? « Non ! Je ne pense pas. Partir, c'était mon objectif depuis le centre de formation. Je voulais faire une très bonne saison en ligue 1 et partir », a-t-il déclaré. Comme s’il appréhendait clairement déjà à cet âge sa destiné.

Pourtant, la destination Etoile du Sahel,  s’avère être un flop. La raison, c’est le concerné qui l’explique mieux. « A l’Etoile du Sahel, je ne me sentais pas à mon aise. On me faisait peu confiance et j’avais peu de temps pour m’exprimer sur le terrain. Je ne voulais plus rester longtemps. C’est pourquoi j’ai résilié mon contrat », nous a confié l’ex-stadiste. Sur ses 5 ans de contrat, il n’en fait que 2.

Libéré de l’ES Sahel en 2017, il crèche avant de retrouver la joie des pelouses. Décidé à briller à nouveau, c’est en Slovaquie, au Dunajská Streda qu’il retrouve la lumière. Un nouveau départ pour Bayo. Après un test concluant en mars dernier, Vakoun devient le nouveau chouchou du MOL Aréna. 7 buts (4 en Championnat et 3 en Ligue Europa) en 10 matches cette saison, Issouf a visiblement repris son souffle. Des performances qui ne sont pas étrangères à sa convocation chez les Eléphants. La première sous l’ère Kamara Ibrahim, qui le connait bien.

« Le coach me connait bien pour m’avoir permis d’intégrer la sélection A’. Malheureusement je n’ai pas pu être au CHAN 2016, à cause d’une blessure. Là c’est une grosse surprise. J’espère être à la hauteur. Je me sens prêt dans la tête. Si je suis aligné je promets donner tout pour la victoire avec mes coéquipiers, pour mon pays », nous-a-t-il indiqué avec ce brin d’humilité qui ne l’a jamais quitté. Pas plus que son efficacité qu’il attend de mettre au service des Eléphants, avec lesquels il prépare à Chantilly l’expédition de Kigali. Une occasion pour marquer un territoire si disputé mais encore en construction. Une chance à saisir, une nouvelle porte à ouvrir.

Le rendez-vous est pris pour le dimanche 9 septembre 2018 à partir de 13h30 Gmt, pour certainement voir éclore un autre produit de la formation locale, au sein de la “Séléphanto“ en rang de bataille.

Patrick GUITEY