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Doping et sports amateurs

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Doping et sports amateurs

23 January 2005 0
Doping et sports amateurs


Doping et sports amateurs

Histoire Si le dopage n'?tait pas au d?but l'apanage des

seuls sportifs, il s'est peu ? peu r?pandu dans le monde du sport ? mesure que les enjeux

devenaient importants. Le dopage s'est g?n?ralis? ? la quasi-totalit? des pratiques L'athl?tisme

est ? l'avant-garde. Depuis les ann?es soixante, c'est une discipline-phare pour les

recherches technologiques (sur le mat?riel) et pharmacologiques (sur les hommes). Dans la

pr?paration des lanceurs puis des athl?tes de toutes disciplines, le recours aux anabolisants s'est

g?n?ralis? depuis 1960. C'est ? cette ?poque que des records ont ?t? battus au poids, au disque et

au marteau. Les athl?tes se sont transform?s en cobayes pour les produits et m?thodes dopants :

l'autotransfusion a ?t? test?e par un athl?te finlandais, l'?lectrostimulation a ?t? appliqu?e aux

athl?tes sovi?tiques, l'hormone de croissance a ?t? d?tect?e pour la premi?re fois en 1983 chez un

athl?te, lors de championnats du monde. La natation Dans les ann?es trente, les nageurs

japonais ont utilis? la trinitrine et l'oxyg?noth?rapie (th?rapie par l'oxyg?ne et m?thode

dopante) pour am?liorer leurs r?sultats aux J.O. En 1972, l'Am?ricain Rick Demont est sanctionn?

aux Jeux de Munich pour s'?tre dop?. Depuis les ann?es soixante-dix et jusqu'en 1989, la

musculature hypertrophique et la raucit? de la voix des championnes issues des pays de l'Est

prouvent le recours ? des hormones m?les. D'autres m?thodes ont ?t? employ?es par les entra?neurs

de l'Est, notamment les grossesses provoqu?es, pour modifier le statut hormonal des nageuses. Les

avortements qui ont suivi ces grossesses non d?sir?e ont provoqu? des s?quelles psychologiques voire

des st?rilit?s chez certaines sportives. Depuis le d?but des ann?es quatre-vingt-dix, les nageuses

chinoises arborent une musculature tr?s semblable ? celle des nageuses est-allemandes...

L'halt?rophilie Les halt?rophiles sont les premiers consommateurs d'anabolisants. Les

androg?nes y sont consid?r?s comme des "engrais musculaires". En 1998 a ?t? annonc?, dans la revue

britannique Lancet, le d?c?s d'un adepte du body-building atteint de la maladie de

Creutzfeld-jakob. Celle-ci est due ? l'absorption d'hormones de croissance extraites d'hypophyses

humaines pr?lev?es sur des cadavres atteints de cette maladie. D'autres cas risquent de se d?clarer

avant l'an 2000, compte tenu de la p?riode d'incubation de la maladie : il peut s'?couler de un

mois ? dix ans entre la contamination et les premiers sympt?mes. En 1984, de jeunes gymnastes

sovi?tiques, apr?s avoir suivi une cure intensive d'hormone de croissance, sont condamn?es au

nanisme. Le dopage ? la rHuEPO est apparu en 1988 aux jeux d'hiver de Calgary, au Canada. Dans les

premi?res ann?es qui ont suivi sa mise sur le march? (entre 1987 et 1990), une vingtaine de jeunes

athl?tes pratiquants des sports d'endurance (ski nordique et course d'orientation), originaires de

pays nordiques et des Pays-Bas, sont morts brutalement des suites d'embolies et de crises

cardiaques. Interview : Patrick LAURE, universitaire, sp?cialiste des drogues de la

performance "LE DOPAGE EST UNE PRATIQUE

CULTURELLE DANS LE CYCLISME" L'evolution de ce sport est

intimement li?e ? celle de la pharmacop?e "De quand date l'apparition du dopage

dans le cyclisme ? - Peu de temps apr?s la cr?ation du premier club de v?lo en

France, ? Rouen en 1868, des ?crits font r?f?rence ? des substances cens?es am?liorer la

performance. D?s 1880, il existait des m?langes de stup?fiants, constitu?s ? partir de morphine ou

de coca?ne. Aux alentours de 1892, on commercialisait m?me des potions ? base d'alcool destin?es

aux cyclistes, comme l'Elixir de vitesse ou encore le V?lo Guignolet. Le champagne ?tait ?galement

tr?s pris? des coureurs ? cette ?poque. Le premier cas de d?c?s, d? au dopage, remonte ? 1896 avec

la mort du Gallois Arthur Linton quinze jours apr?s sa participation ? Bordeaux-Paris. La th?se

officielle ?voqua une fi?vre typho?de. Il semble, en fait, que le coureur ait ?t? victime d'un

m?lange ? base de morphine qui lui aurait ?t? administr? par son soigneur.- Est-ce

parce que le cyclisme a toujours ?t? un "sport de souffrance" que cette recherche de produits

miracles s'est instaur?e d?s les premi?res heures ? - Sans doute. Cela dit, il

?tait difficile de jeter la pierre aux sportifs de cette ?poque-l?. On se "dopait" en effet

fr?quemment dans le monde du travail. Les conducteurs de bateaux ? vapeur prenaient du mat?, par

exemple, pour tenir le coup. Il ?tait ?galement courant de consommer des substances comme le ginseng

ou l'?ph?dra dans des professions soumises ? un effort physique. Les cyclistes ?taient consid?r?s

comme des travailleurs comme les autres. Personne ne parlait de tricherie ? leur ?gard.

- La gamme des produits utilis?s par le cyclistes tout au long de l'histoire semble

assez invraisemblable...- Effectivement. D?s le d?but du XX e si?cle, par exemple,

les cyclistes utilisaient de la strychnine comme des stimulant. Au d?part, la strychnine est

pourtant un poison assez redoutable. De la m?me fa?on, on absorba des m?langes ? base d'arsenic

pour lutter contre la douleur. Cet usage dura m?me pendant de nombreuses ann?es. En 1957, un jeune

cycliste amateur trouva d'ailleurs la mort apr?s avoir aval? une potion mal dos?e en arsenic. Quant

? la coca?ne, notamment ?voqu?e par Albert Londres dans le tour de France 1924, elle aussi fut

pr?sent? dans le pelotons jusque dans les ann?es 50. On la trouvait sous forme de pommade. Les

coureurs en enduisaient leurs cuissards, ce qui leur donnait une impression d'euphorie alors

qu'ils ?taient en plein effort. C'est dans ces ann?es-l? que sont arriv?es les amph?tamines. Une

affaire ?clata dans le Tour de France 1955 apr?s le malaise survenu au coureur fran?ais Jean

Mall?jac sur le mont Ventoux en raison d'un abus d'amph?tamines. Son soigneur, qui ?tait aussi

celui de Charly Gaul, fut expuls? du Tour. Ce fut le premier cas d'expulsion pour cause de dopage.

Les "amph?s" ?taient alors monaie courante. On se les injectait avec des seringues sp?ciales que

l'on pouvait d?sinfecter, le soir ? l'h?tel, en les branchant dans une prise ?lectrique.

- Le peloton s'est-il tout de suite "int?ress?" aux progr?s r?alis?s par la science

? - Oui. Et pas toujours avec succ?s. Ce fut par exemple le cas lorsque le m?decine

trouva une application ? la digitale gr?ce ? son extrait (la digitaline) que l'on commen?a ?

administrer aux cardiaques afin de r?duire la cadence de leur coeur. Les cyclistes se sont dit la

choses suivante : "Les grands champions ont tous un coeur qui bat lentement ; il nous faut donc de

la digitaline !" Ce raisonnement, bien s?r, ?tait absurde. - Les anabolisants

ont-ils ?galement ?t? r?cup?r?s par le monde du cyclisme d?s leur apparition au d?but des ann?es 60

? - Non, car ces produits ?taient cens?s augmenter la force physique. Ils ?taient

donc davantage destin?s ? des sports comme l'alt?rophilie. Le v?lo s'y est mis, n?anmoins, mais

plus tard. Il faut dire aussi que la gamme des produits "traditionnels" ?tait encore tr?s importante

dans les ann?es 60. Il n'y avait pas vraiment besoin de chercher ailleurs. - Au

regards de l'histoire du cyclisme, peut-on consid?rer l'usage de produits dopants comme une

"tradition" ?- J'en parlerais plut?t comme d'une culture. Un ?v?nement illustre

bien cela. En juin 1966, les coureurs du Tour de France ont fait gr?ve afin de protester contre la

loi antidopage vot?e quelques mois plus t?t par le parlement. Ils estimaient qu'il s'agissait

d'une atteinte au droit du sportif de disposer de lui-m?me. La gr?ve n'a dur? que quelques minutes

: les coureurs sont descendus de machine et ont march? le v?lo ? la main, tout en ?tant soutenus par

la foule. Autre exemple de la dimension "culturelle" du dopage : le vocabulaire utilis?. Jusque dans

les ann?es 70, certains soigneurs poss?daient ainsi une malette qu'ils appelaient "la petite

famille des amph?tamines". On y trouvait "la m?m?" (le Meratran), "le p?p?" (le tonedron), "la

petite lili" (le Lidepran) et "le cousin Riri" (la Ritaline).- Le monde du cyclisme

s'est-il toujours cach? la face ? l'?gard du dopage ? - Non. Lors du Tour 1962,

douze coureurs ont d? abandonner en pr?textant qu'ils avaient ?t? intoxiqu?s par des soles

avari?es. Ils l'avaient ?t?, en v?rit?, par un m?lange de morphine mal dos?. Le Dr Pierre Dumas,

qui ?tait le m?decin du Tour de France, et le docteur Robert Boncourt, qui ?tait celui du Tour de

l'avenir, avaient r?agi en publiant des encarts dans la presse afin de mettre en garde contre les

dangers du dopage. Le lendemain, les coureurs ont menac? de faire gr?ve. Il n'emp?che que ces deux

m?decins furent ? l'origine des premi?res mesures de lutte contre le dopage. A leur initiative, un

colloque europ?en fut organis? ? Uriage-les-bains l'ann?e suivante. Et ce colloque est n?e la loi

contre le dopage de 1965. S'il existe une culture du dopage dans le cyclisme, il y existe ?galement

une culture de l'antidopage. Il ne faut pas l'oublier." TEMOIGNAGE :Un entraineur

est-allemand raconte Une soixantaine de m?decins et de dirigeants sportifs vont

?tre jug?s ? Berlin. A la veille de ce proc?s historique, Eberhard Mund d?voile les pratiques de son

pays pour faire gagner ses athl?tes. Eberhard Mund livre avec certaines r?ticences son pass?, au

moment o? va s'ouvrir ? Berlin le proc?s de ses ex-confr?res. S'il finit par reconna?tre des

pratiques de dopage en ?quipe nationale au sein de Dynamo de Berlin, dont il fut l'un des

entra?neurs pour la section aviron. C'est en relativisant sa position,"pas si ?lev?e qu'on

pourrait le croire", dit il, dans le syst?me de d?cision, et en soulignant l'?troite surveillance ?

laquelle chacun ?tait soumis dans le r?gime est-allemand. Ainsi se d?fend-il : "j'?tais

convaincu que le recours au dopage ne nous aidait pas du tout. Mais nous n'avions pas le choix.

Lorsque des m?decins ou des dirigeant du minist?re des sports venaient au club, ils insistaient pour

que nous appliquions les programmes d?finis en haut lieu. Je laissais les rameurs devant leurs

responsabilit?s. Ils ?taient assez grands pour d?cider. Certains jetaient les pastilles bleues de

Turinabol (anabolisant) dans les toilettes." Il n'emp?che. Eberhard Mund a beau tenter de justifier

son comportement, l'ancien entra?neur enregistr? ? la Stasi sous le registre 1424/80 connaissait

forc?ment l'existence des programmes de dopage qui concernaient ?galement sa discipline. Class?

"Confidentiel d'acc?s r?serv?" par les autorit?s est-allemandes, un document relate les actes d'un

colloque organis? au d?but des ann?es quatre-vingt. Les intervenants s'int?ressaient aux r?sultats

des travaux d'un groupe de recherche intitul?s : "R?serve compl?mentaire de puissance". Ce document

le prouve : entre le 3 et le 14 janvier 1980, six rameurs de niveau international ont re?u des

injections, sur ordonnance m?dicale, de citrate de clomif?ne (substance anabolisante) afin

d'exp?rimenter l'efficacit? d'un tel traitement. L'exp?rience a ?t? renouvel?e entre les

20 et 25 avril et le 20 mai 1981, une ?tude pilote a ?t? men?e sur douze autres rameurs, en vue de

la pr?paration des championnats du monde qui se sont d?roul?s du 1er au 16 ao?t 1981. Or, durant

cette p?riode, de 1980 ? 1982, le curriculum vitae d'Eberhard Mund, publi? par la revue de la

F?d?ration Fran?aise d'aviron, mentionne : "entra?neur du quatre de couple champion olympique ?

Moscou en 1980, et chef d'?quipe hommes RDA pour la p?riode 1981-1982". De plus, toujours sur la

m?me p?riode, un rapport scientifique, r?dig? en RDA en 1981 par un ?minent sp?cialiste, le docteur

Sch?ker, intitul? : "utilisation des st?roides lors de l'entra?nement et en exp?rimentation

animale...", d?crit "des recherches s?rieuses entreprises sur vingt-cinq rameurs" en vue de tester

ce type de produits (les st?roides) sur les champions. Enfin un autre rapport, datant de

1980, ?labor? par l'institut de recherche de culture physique et des sports de RDA, indique : "on a

r?alis? une ?tude exp?rimentale comportant la totalit? de l'?quipe nationale de rameurs de sexe

masculin ". Toutes ces pratiques s'inscrivaient dans une politique g?n?rale en mati?re de sport,

d?cid?e au plus haut niveau de l'Etat est-allemand. C'est au d?but des ann?es soixante-dix que le

gouvernement de RDA lance, en coordination avec la f?d?ration est-allemande de gymnastique, un

programme cod? sous le nom de "Staatsplanthema 14.25". Durant presque 20 ans, ce programme qui vise

? am?liorer la performance sportive par l'usage de produits dopants et ? ?chapper au syst?me des

contr?les internationaux, demeurera secret d'Etat. Contenu dans des dossiers retrouv?s en 1990 dans

une caserne de l'arm?e est-allemande ? Bad-Saarow, ce programme a ?t? r?v?l? par le Dr Werner

Francke, biologiste allemand charg? ? cette ?poque d'une mission d'?valuation des anciens

instituts de science de l'ex-RDA. Ce document est accablant. Plusieurs milliers de sportifs

de haut niveau du pays (entre deux et trois mille probablement), ont absorb? des produits dopants de

plein gr?, ou ? leur insu, par voie orale ou par injections, parfois les deux. Tous les acteurs du

sports ? ceux des f?d?rations et des grands clubs, les m?decins, les entra?neurs, ainsi que les

sportifs ont ?t? oblig?s de se soumettre ? ce programme. Les athl?tes qui refusaient les traitements

voyaient leur carri?re imm?diatement interrompue ; les entra?neurs qui ne voulaient pas se plier ?

ce syst?me perdaient leur travail. Eberhard Mund le confirme : "nous ?tions surveill?s par la Stasi.

Au sein m?me des clubs, il y avait des champions qui appartenaient ? la Stasi. J'ai ?t? oblig? de

faire un rapport sur les rameurs et de les surveiller lors des d?placements ? l'?tranger." Huit ans

apr?s la chute du mur, responsables des ?quipes de l'ex RDA, m?decins et entra?neurs poursuivent

pour la plupart leur carri?re "d'?ducateur" sportif au sein des f?d?rations d'outre-rhin.

Comme Eberhard Mund, plusieurs entra?neurs ont ?t? recrut?s par des f?d?rations ?trang?res.

Ainsi, Wolfgang Richter, chef des entra?neurs nationaux de natation dans les ann?es quatre-vingt,

est actuellement en Espagne. Parmi les anciens camarades de Mund ? la section aviron du Dynamo de

Berlin, un est en Angleterre, un autre aux Etat-Unis, trois en Australie, deux en Autriche, un aux

Pays-Bas. Sous l'impulsion du Dr Francke, de son ?pouse, l'ancienne championne Brigitte

Berendonck, et de quelques anciens champions, la justice allemande commence ? instruire les

dossiers. Pendant ce temps, loin de Berlin, Eberhard Mund poursuit sa mission. (Article paru dans la

revu VSD de d?cembre 1997) http://arthur73.chez.tiscali.fr/

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