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Jean-François Bro Grébé (Capitaine des Eléphants): "Je veux être champion de NBA"

Basketball

Jean-François Bro Grébé (Capitaine des Eléphants): "Je veux être champion de NBA"

14 July 2008 0
Jean-François Bro Grébé (Capitaine des Eléphants): "Je veux être champion de NBA"

Avant de s’envoler pour les Etats- Unis où il évolue avec Marshall University, le capitaine des Eléphants se livre pour la seconde fois à sport-ivoire.ci. Son authentique parcours, sa carrière au pays de l’Oncle Sam, ses projets pour la jeunesse ivoirienne à travers sa Fondation, "SWA" n’a rien éludé.
Pour ceux qui ne te connaissent pas assez bien, peux- tu présenter ?
Je suis Jean François Bro Grébé, joueur de basket à Marshal University aux Etats- Unis. Je suis le capitaine de l’équipe nationale de  Côte d’Ivoire depuis 2006. Je suis également le président fondateur de la Fondation Give A Little Save A Lot (Gal Sal). Je joue au niveau NCA depuis quatre ans à Marshal University dans la Virginie occidentale. Mais j’ai arrêté mon aventure avec Marshall à al fin du dernier championnat.
Peux- tu revenir brièvement sur ton parcours ?
J’ai commencé à jouer au basket à l’âge de 12 ans aux Cours Lamartine où j’ai effectué mon cursus secondaire. Après les Cours Lamartine, j’ai joué pour Crazy Stars de Treichville. Ce club a été le dernier pour lequel j’ai joué avant mon départ pour les Etats- Unis. J’ai aussi joué pour les sélections minimes et benjamins de Côte d’Ivoire.
A Marshal University, ta vie se partage entre basket de haut niveau et études. Finalement, est- ce aisé de concilier sport et études ?
Ce n’est pas du tout facile. Mais, cela ne relève pas non plus du domaine de l’impossible. Quand on arrive à s’organiser convenablement, avec en plus de la rigueur et de la volonté, on parvient à mener les deux activités. C’est vrai que les emplois du temps sont assez serrés à l’université mais, comme je l’ai dit, avec un minimum d’organisation et de volonté, on arrive à « gérer » comme on le dit ici.
C’est là les secrets de votre réussite américaine ?
Oui. Mon secret c’est aussi mon sens d’anticipation. Je ne me laisse jamais surprendre par les événements tant sur le plan académique que sur le plan sportif. Je fais tout pour être en avance sur les examens et la préparation des matches. Ce n’est pas évident à tout moment mais, quand tu as cette mentalité, tu te donnes une chance de réussite assez confortable.
« Je suis en contact avec des clubs européens et américains »
Tout à l’heure, tu as évoqué le sujet furtivement. Nous allons l’aborder de front à présent. Avec la fin de ton aventure avec Marshal University, comptes- tu demeurer aux Etats- Unis pour goûter aux délices de la NBA ou penches- tu pour une carrière dans une élite européenne ?
Bien sûr que j’adorerais jouer en NBA. C’est le summum du basket mondial. Dans le même temps, je reste favorable à une aventure dans un championnat d’élite en Europe si le salaire est bon. Je ne ferme aucune porte. Mon souhait c’est d’évoluer dans un championnat où je pourrais progresser et construire ma vie.
As-tu des touches avec certains clubs ?
Oui, je suis en contact avec des clubs européens comme américains. Mais pour l’instant, je préfère ne pas en parler. Quand ces contacts déboucheront sur un projet fiable, vous serez les premiers à être informés.
En entrant dans le basket, avais- tu un rêve absolu quelque part dans la tête ?
Je suis entré dans le basket avec beaucoup d’ambitions. Mon plus grand rêve est de jouer un jour en NBA. Je veux surtout jouer une finale de NBA. Cela reste mon rêve vraiment ultime. C’est d’ailleurs le rêve de tout basketteur. Je ne veux pas m’arrêter en si bon chemin. Je veux vivre un jour cet événement magique.
Penses- tu cependant être sur le bon chemin qui conduit aux paillettes et aux flashes d’une finale de NBA ?
Je fais mon petit bonhomme de chemin. Je reste confiant. Je suis conscient du chemin qu’il me reste à parcourir, des efforts et du travail que je dois consentir. Mais cette éventualité reste largement dans mes possibilités. C’est pourquoi je prends ma carrière avec beaucoup de sérieux. Je suis à la lettre les conseils de mes encadreurs. Si je ne suis pas victime de graves blessures, je sais qu’un jour où l’autre, je disputerai une finale de NBA.
Toi qui vit depuis des années aux Etats- Unis, quelles sont les difficultés majeures qui se dressent sur le chemin d’un jeune Africain qui cherche à se faire une place dans le basket-ball américain ?
Pour moi, la plus grosse difficulté est de parvenir à s’adapter à la culture américaine et de maîtriser l’environnement dans lequel on est. Là- bas, tout est business. Quand tu maîtrises ces paramètres, tu as beaucoup de chances de t’en sortir, le travail et l’abnégation faisant le reste. Il faut le dire, il y a un très grand fossé entre la culture américaine et la culture africaine. Mais bon, les Africains ont une volonté et une discipline dans le travail qui les aide énormément à surmonter les difficultés.
« Le racisme, l’apanage des idiots »
Aux Etats- Unis, l’intégration sociale est- elle plus aisée qu’en Europe par exemple où les Africains sont le plus souvent victime d’actes racistes ?
En la matière, il n’y a pas de différence entre les Etats- Unis et l’Europe. L’intégration sociale y est tout aussi compliquée. Mais avec la volonté et un cœur gros, on arrive à surmonter tous ces obstacles. Il y a aussi le phénomène du racisme aux Etats- Unis mais pour réussir, il faut faire abstraction de tout ça et se concentrer sur les raisons de sa présence dans ce pays. C’est tout.
Tu as une fois été personnellement victime de racisme ?
Oui, j’ai déjà connu ce problème. Mais je n’y ai pas accordé beaucoup d’importance, j’ai pris ça avec détachement. Le racisme est courant aux Etats- Unis. On y peut rien. C’est un problème d’éducation. C’est l’apanage des idiots.
En 2006, tu as accepté de t’engager dans le projet de nouvelle équipe nationale recherchée par les dirigeants fédéraux ivoiriens, qu’est- ce que l’équipe nationale représente pour toi ?
L’équipe nationale c’est tout. Elle représente tout. Jouer en équipe nationale c’est répondre à l’appel de ton pays, de ta nation. On ne peut pas refuser de jouer pour son pays. Moi en tout cas, je suis fier de jouer pour mon pays tout comme je suis plein de joie à l’idée d’être un ambassadeur de mon pays à l’extérieur. L’équipe nationale est mon cœur. Elle représente beaucoup pour moi.
Pour ton retour en sélection, n’as-tu pas été assailli par des appréhensions ?
Si. Mais on les oublie assez rapidement quand tu imagines la chance que tu as de porter les couleurs de ton pays, de te battre pour ton pays. Mais en tant que joueurs, on aimerait par exemple que les dirigeants fassent preuve de beaucoup de sérieux, de professionnalisme et d’un minimum d’organisation. On espère que les choses aillent pour le mieux. Je pense qu’avec un peu plus de moyens, on parviendra à répondre à toutes ces exigences.
Quel est l’objectif qui a été assigné à la nouvelle équipe nationale dont vous êtes le capitaine ?
Pour l’instant, on essaie de mettre en place une bonne équipe. Les dirigeants sont à la recherche d’un entraîneur de haut niveau, ils essaient aussi de sensibiliser tous les joueurs ivoiriens qui évoluent dans les championnats étrangers. On est au stade de la mise ne place d’une nouvelle équipe performante. Pour l’instant, il n’ y a pas grande chose à signaler.
« La grosse plaie reste le manque de structures »
Es- tu confiant quant à l’aboutissement de ce projet ?
On espère tous que cela aboutira sur des résultats positifs. A terme, c’est de réussir à redorer le blason du basket-ball ivoirien. On a la volonté de réintégrer la Côte d’Ivoire dans le cercle des nations fortes de basket-ball. On va voir ce que ça va donner. En ce qui concerne les joueurs que nous sommes, notre devoir c’est de jouer et de remporter des trophées. Maintenant, l’organisation et la mise en forme du projet sont du ressort des dirigeants.
Quel regard critique peux- tu jeter sur le monde du basket ivoirien de façon générale ?
L’avenir est prometteur. Il y a beaucoup de jeunes talents et, à ma foi, le basket ivoirien recèle beaucoup de potentiels. Mais, la grosse plaie reste le manque de structures de formation, d’encadrement.
Tu es le président fondateur de la Fondation Give A Little Save A Lot. Comment t’es- tu venu l’idée de la création de cette fondation ?
L’idée est simple. J’ai fait un constat : les jeunes Ivoiriens aiment le basket. Ils jouent sans chaussures, sans encadrement et tout. Alors, moi j’ai décidé de faire acheminer sur Abidjan les équipements que je me suis procuré aux Etats- Unis dans le but de les distribuer aux jeunes basketteurs. C’est de là qu’a germé l’idée de la création de la Fondation. Au lieu de distribuer comme ça les équipements, j’ai pensé à créer la fondation pour réunir assez de moyens afin d’aider le plus grand nombre de jeunes dans un contexte beaucoup plus organisé, beaucoup plus formel.
« Créer à travers Give A Little Save A Lot une Académie de basket-ball »
Quels sont les objectifs que tu as assignés à ta Fondation ?
L’Objectif principal à court terme c’est la création d’une Académie de basket-ball. Un centre où on apprendra simultanément à jouer au basket et à s’adonner aux études. La question des études est très importante pour nous. A l’image des centres de formation de football, nous allons former les jeunes talents, les nourrir et ensuite leur donner la possibilité de rejoindre des équipes américaines s’ils persévèrent vraiment. En un mot, il s’agit pour nous de venir en aide aux plus démunis à travers le basket-ball.
A propos, vous venez de boucler la première édition du tournoi Gal Sal organisé par ta Fondation. Quelles ont été les impressions de tes partenaires américains qui ont accepté de venir en Côte d’Ivoire ?
Ils ont été choqués de voir un tel pays avec tant de talents et qui n’est pas du tout connu aux Etats- Unis. En tout cas, ils ont été agréablement surpris par la qualité de jeu et l’énorme potentiel offerts par les enfants. Ils ont aussi été ravis de l’hospitalité et de la chaleur avec à laquelle ils ont été reçus ici. Ils sont partis d’ici avec de très bonnes impressions.
Personnellement, quel bilan tu tires après le dénouement de l’édition 2008 du Gal Sal ?
Je tire un bilan positif même s’il reste beaucoup de choses à améliorer. Nous avons pu détecter de jeunes talents. On va faire des profils et voire comment les aider à être demain de grands basketteurs qui feront la fierté du basket ivoirien. Mais, pour nous permettre d’aider nos frères, nous demandons vraiment aux autorités, aux personnes de bonne volonté et aux différentes sociétés de venir nous épauler dans notre tâche. Tout ce qu’on fait, c’est pour la jeunesse ivoirienne. Il y va de l’avenir du pays. Pour les prochaines éditions du Gal Sal nous aimerons vraiment qu’il y ait beaucoup plus d’intérêt de la part des autorités nationales et des sociétés privées.
Interview réalisée Joachim Tiégna
 

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