L’attaquant ivoirien de Chelsea a attaqué la nouvelle saison avec beaucoup d’ambitions. Il se dit prêt à jouer sur tous les tableaux : « Je veux relever tous les challenges et surtout celui de la CAN avec les Eléphants », jure-t-il.
Considérez-vous cette nouvelle saison comme étant celle de la confirmation après vos premiers pas prometteurs avec Chelsea dans la Premiership ?
: Tout à fait. J’ai placé ma première saison à Chelsea sous le signe de l’apprentissage. Quand je fais le bilan, il est évident que j’ai beaucoup appris. Effectivement, cette année, je voudrais monter d’un cran. C'est-à-dire mettre en pratique tout ce que j’ai appris l’an passé et réaliser une meilleure saison. C’est mon objectif. Je voudrais donc me donner toutes les chances de disputer le maximum de matches, d’être décisif et de marquer le plus de buts, afin de confirmer ma performance de la saison dernière.
Quel regard portez-vous sur cette nouvelle équipe de Chelsea ?
: Je pense que nous avons une bonne équipe cette saison. Même si le club n’a pas fait autant de recrutements comme Manchester, Liverpool, Arsenal. Mais il a su se renforcer avec les joueurs qu’il fallait. C’est un peu ce qui nous a manqué l’an dernier. Aussi j’espère que le groupe sera un groupe de compétiteurs. Il n’y a pas de raison que ça soit autrement. Etant donné que nous avons toujours eu un groupe de compétiteurs. Aujourd’hui, nous sommes décidés et motivés à récupérer le titre.
Pour  Didier, la nouvelle équipe est très bonne, mais elle le serait encore, si en plus des recrues, les joueurs qui sont partis étaient restés, tout en précisant qu’il est difficile de comparer une saison à une autre. Qu’en pensez-vous ?
: Peut-être. Les joueurs qui sont partis ont beaucoup de qualités. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes qu’au début du championnat. De ce fait, je pense qu’il est très difficile pour le moment de faire une réelle comparaison. On pourra être plus précis qu’en milieu ou fin de saison.
Selon vous, Chelsea d’aujourd’hui sera-t-il plus fort que Chelsea d’hier ?
: A mon avis, l’effectif actuel est de qualité. Manchester a certes renforcé son équipe. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’équipe actuelle soit meilleure que celle de la saison passée. Il en est de même pour Liverpool, Barcelone et autres. Je suis d’accord avec Didier (Drogba) quand il dit de ne pas faire de telle comparaison.
Pourquoi ?
: Parce que les renforts ne sont pas un gage de réussite totale. Il faut prendre en compte certains facteurs tels que les blessures et savoir que les matches ne se ressemblent pas. Et puis certaines équipes vont sans doute progresser. Aujourd’hui, il n’y a plus de petites équipes. Les matches sont plus difficiles.
Chelsea est-il à votre avis l’équipe à abattre plus que  les autres ?
: Quand une équipe, comme la nôtre, a remporté deux fois successivement le titre et que tout le monde sait que notre objectif est de le reprendre, il est évident que nous sommes attendu au tournant. Tous nos adversaires vont nous attendre de pied ferme. Vous comprenez donc que cela rend notre tache plus ardue. Mais, pour nous comme pour Manchester, ce ne sera pas facile non.
Croyez-vous que cette bataille pour le titre puisse se jouer uniquement entre Manchester et Chelsea ?
: Ce qui est sûr, Manchester est le champion sortant. Par conséquent, toutes les équipes veulent le battre. Je pense qu’il est un peu trop tôt, pour le moment, de porter un jugement exact sur notre nouvelle équipe. Cependant, je reste persuadé que notre équipe est bonne. A nous de le prouver. Et nous comptons nous batte pour retrouver le titre.
Gagner le titre cette saison avec Chelsea est-il une obsession pour le jeune attaquant que vous êtes ?
: Bien sûr ! Quand on joue dans un club comme Chelsea, on vise plusieurs challenges. Si on gagne un ou deux trophées sur trois, les gens diront que Chelsea a raté sa saison. En revanche, si nous raflons toute la mise, on dira que Chelsea est le meilleur club au monde. Il faut donc toujours penser à tout gagner. Je veux dire décrocher le plus de titres possible.
C'est-à-dire que vous allez jouer sur tous les tableaux ?
: S’il y a quatre trophées en jeu, il faut que nous soyons sur les quatre fronts. Nous devons montrer que c’est Chelsea. Que ce soit en Angleterre ou même au niveau mondial. Je veux gagner le plus de trophées.
On sent que vous êtes épanoui dans cette équipe et que vous l’aimez profondément…
: (Sourire). Dès qu’on signe dans une équipe, c’est un engagement total. Il faut s’y donner à fond. C’est vrai ce que vous dites. C’est vrai aussi que je suis heureux ici. Et j’ai des raisons de l’être. je joue presque tous les matchs. On gagne aussi presque tous les matches. En plus, nous avons bien débuté la saison. Peu importe le faux pas contre Aston Villa, je suis très content et j’espère que nous allons continuer sur notre lancée. Personnellement, tant que je ne perds pas de vue mes objectifs qui sont de jouer et de marquer le plus de buts possible je serai toujours heureux.
Comptez-vous vous lancer dans la course au titre de meilleur buteur au même titre que votre aîné Didier Drogba ?
: Bien sûr ! Je suis un attaquant, dire qu’on ne pense pas à  marquer le maximum de buts, à être meilleur buteur n’est pas vrai. Pour moi, ce qui n’est pas normal, c’est de  ne pas avoir d’objectif. Je veux donc marquer beaucoup de buts. Je tiens à finir la compétition à la tête du challenge des meilleurs buteurs.
Etes-vous donc en compétition avec Drogba ?
: En tant que jeune joueur, le plus important pour moi, c’est de jouer collectif. C’est d’ailleurs ce qui prime avant tout autres ambitions personnelles. Un joueur d’expérience peut se permettre de penser un peu plus à ses objectifs personnels. Pas un jeune comme moi qui doit toujours apprendre.
La qualité des attaquants de Chelsea entraînera forcément une rude concurrence. N’avez-vous pas peur de cette concurrence en attaque avec les Pizzaro, Wright-Philipps, Malouda, Chevchenko et Drogba… ?
: Non. Pas du tout. Je vous dis que je n’ai pas peur de cette concurrence. Et puis, de toute façon, le fait que Chelsea ait autant de bons attaquants, est une bonne chose.
A quel niveau ?
: L’équipe sera plus performante. Personnellement je prie le bon Dieu pour que nous soyons tous épargnés par les blessures. Si tous nos joueurs sont à 100% de leurs capacités physiques et morales, nous serons plus forts. En ce qui me concerne, si j’ai la chance d’être titularisé, je vais me battre pour mériter ma place. Je pense que c’est à moi  de montrer ma vraie valeur. Et d’apporter à l’équipe ce que je peux faire dans le jeu. Sincèrement, cette concurrence ne m’effraie pas.
Avez-vous le sentiment que cette  rivalité est saine depuis votre  arrivée chez les Blues ?
: Je pense qu’elle est saine pour le moment. Il n’y a donc pas de quoi avoir peur. Cependant, je voudrais dire que je fais partie d’un groupe composé de joueurs qui sont au club pour l’aider à gagner des trophées. Nous visons donc tous le même objectif. Et nous avons les mêmes ambitions.
Vous avez mis beaucoup de temps avant de rejoindre la sélection. Après quelques matches, vous sentez-vous à l’aise au sein de cette sélection ivoirienne ?
: Tout à fait. Au cours d’une première interview que je vous ai accordée, j’avais dit que c’était un honneur pour moi de venir défendre les couleurs de notre pays. Je prends toujours beaucoup plaisir à venir en sélection. Je suis heureux. Au départ, dans ma tête, je n’étais pas prêt à tout donner. Je n’étais pas prêt pour venir en sélection. Tout simplement, parce que je n’aurais pas pu donner le meilleur de moi-même.
Vous voilà parfaitement intégré aujourd’hui au point d’être un titulaire indiscutable en attaque…
: Je suis effectivement  là. Et le groupe m’a accepté. Je me sens bien. J’ai déjà disputé des matches. Tant que je ne suis pas malade, blessé, je suis prêt à donner le meilleur de moi-même pour la sélection et ce sera avec beaucoup de plaisir.
Qu’avez-vous ressenti en marquant votre premier but sous le maillot des Eléphants contre Madagascar à Bouaké dans ce contexte de crise ?
: C’était fabuleux. Ce but était rempli de symboles pour moi. Parce qu’on jouait à Bouaké pour disputer un match de football. Mais, pour nos compatriotes, ce match de football avait un caractère particulier. Parce qu’il allait contribuer à la paix et à la réconciliation.Nous étions contents en tout  cas d’être à Bouaké. Nous avons certainement dû apporter un peu de bonheur là aux populations.
Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué dans ce match symbole de Bouaké ?
: La passion du public, la chaleur avec laquelle les populations nous ont accueillis. Nous avons procuré de la joie et de la gaieté dans les cœurs des populations qui ont beaucoup souffert de la guerre. J’ai ressenti beaucoup de  plaisir à être à Bouaké. En plus de cela, j’ai marqué. Cela m’a apporté encore plus de joie. Bref, nous avons vécu des moments inoubliables. Maintenant, nous, nous sommes d’abord des footballeurs. C’est le football que nous savons faire de mieux. Le reste est l’affaire des politiciens.
Ce but vous a-t-il totalement mis en confiance ?
: Cela m’a rassuré. J’ai plus confiance en moi aujourd’hui dans cette équipe des Eléphants. Je me sens plus engagé dans le groupe. J’espère continuer ainsi. C'est-à-dire, marquer plus de buts pour les Eléphants et pour mon club. Je crois à la valeur du travail. Je vais continuer à travailler dans ce sens.
Stielike vous a-t-il tenu un discours rassurant en vous convoquant pour la première fois ?
: Stielike et moi sommes tous les deux nouveaux au sein de cette sélection. Mais, j’avoue que j’ai beaucoup de respect pour lui. C’est un coach qui apporte plus de rigueur dans le groupe. C’est important pour la progression de notre groupe.
Pourquoi ?
: Tout le monde sait que la rigueur n’est pas le point fort des footballeurs ivoiriens. Maintenant que nous avons trouvé un sélectionneur rigoureux avec une mentalité différente est une bonne chose. Il sait faire la part des choses. Il y a le travail et après les amusements. Le haut niveau a ses exigences. Il  ne faut donc pas confondre les choses. On s’amuse certes bien dans le groupe. Mais il y a des moments pour chaque chose. Et lui nous apporte cette rigueur-là. Je ne peux pas en dire plus. Parce que je suis un petit nouveau.
N’avez-vous pas un pincement au cœur en ne voyant pas votre aîné Bonaventure Kalou en sélection ?
: Retenez qu’il n’est pas là. C’est tout.
Il a dit qu’il espérait un jour vous retrouver en sélection ?
: Je l’espère également. Ça me fera énormément plaisir qu’on joue ensemble. Actuellement le plus important pour lui, c’est son arrivée dans son nouveau club.
Que pensez-vous justement de son départ au RC Lens ?
: Je pense qu’il a franchi une nouvelle étape dans sa carrière. C’est bien qu’i lait signé à Lens. Il aura peut-être un temps de jeu intéressant qu’au PSG. Cela va lui permettre de retrouver son meilleur niveau. Après on verra. S’il fait une belle saison et qu’il réintègre le groupe, ce sera bien. Mais, pour le moment, ce qui est capital pour lui, c’est de s’épanouir dans son nouveau club et de redevenir le joueur qu’on connaît.
Que pensez-vous de cette équipe des Eléphants quand elle possède tout son effectif ?
: Les Eléphants sont comme Chelsea. Ils possèdent des joueurs de qualité qui jouent tous au haut niveau. En attaque, au milieu comme en défense, le potentiel est de qualité. Certains joueurs sont des vedettes dans leurs clubs alors  qu’ils n’ont jamais été convoqués en sélection. La concurrence est aussi dure comme à Chelsea. Mais il ne  suffit pas d’avoir de très grands ou bons joueurs pour être une bonne équipe.
Quelles sont les chances des Eléphants pour la CAN 2008 ?
: Nous sommes très attendus. On part favoris. Si nous nous qualifions pour la finale, on dira que c’est normal, les Eléphants ont une bonne équipe.
Les Eléphants peuvent-ils gagner cette CAN au Ghana ?
: Nous allons nous battre pour remporter le trophée. Nous n’avons rien à perdre. La dernière fois que les Eléphants étaient à la CAN, dans ce même pays voisin, nous avons été éliminés dès le premier tour (un petit rire). Nous allons effacer ce souvenir.
 
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