Deux mois après sa nomination au poste de sélectionneur national, Vahid Halilhodzic a depuis eu le temps de prendre la température de sa mission. Les débuts du Franco- Bosniaque n’ont pas été un fleuve au cours tranquille. Que de péripéties vécues en très peu de temps par coach Vahid.
Comment juger les débuts de Vahid Halilhodzic avec la Côte d’Ivoire ? le premier mois passé par le technicien Franco- Bosniaque sur le banc des Eléphants aura été épicé et difficile jusqu’au bout. Même sur le plan purement comptable, avec seulement deux victoires et deux nuls poussifs en éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010, l’ancien entraineur du Paris- Saint- Germain ne peut se permettre de pavoiser. Surtout que la Côte d’Ivoire a eu affaire à deux équipes de seconde zone. Mais, Vahid Halilhodzic pouvait- il avoir un bilan beaucoup plus clinquant quant on sait que l’homme a dû composer avec de multiples tribulations ? Six matches en un mois, trois continents visités et un effectif fortement diminué. Les premiers pas de coach Vahid n’ont pas été de tout repos. Pourtant, cela devait être la grande rentrée des Eléphants après l’immense désillusion de la CAN ghanéenne. Les débuts du successeur d’Ulrich Stielike s’apparentent à vrai cauchemar.
Des cadres en fuite
 Par exemple, neuf joueurs seulement été présents au rassemblement des Pachydermes en région parisienne avant le départ pour la Kirin Cup au Japon. Une vague d’absences comme l’équipe nationale n’a jamais connue.  En vieux briscard, l’ex- entraineur du LOSC ne s’est pourtant pas laissé engloutir par le doute et le stress. Exit donc Didier Drogba, Romaric N’Dri, Salomon Kalou, Kouassi Yao Gervinho ou encore Amara Diané. Aruna Dindane, Yaya Touré et Kader Kéîta, blessés, manquaient aussi au rendez- vous. Au moment de débuter la Kirin Cup au Japon, Vahid Halilhodzic a dû donc composer avec les moyens de bord. Kolo Touré et Guy Demel blessés mais présents, ce sont finalement douze joueurs de champ qui étaient disponibles. Plus trois gardiens de but. Et encore, un joueur a été incorporé sur place à la toute dernière minute.
Des débuts poussifs
Il s’agit du méconnu Seydou Doumbia, modeste joueur du Tokushima Vortis (Ligue 1 japonaise). C’est donc au pays du soleil levant que coach Vahid a commencé à se familiariser avec les joueurs ivoiriens. Au Japon, les Eléphants récolteront un nul contre la Paraguay (1-1) et une défaite face au Japon (0-1).
Dans la foulée de leur safari nippon, les Eléphants et leur nouvel entraineur mettent le cap sur Abidjan, via la capitale française. Au menu, quatre rencontres des éliminatoires CAN/ Mondial 2010. Adepte d’une discipline martiale, Vahid manifeste rapidement son mécontentement face à l’attitude regrettable des absents auxquels il souhaite au passage qu’on colle des sanctions. Pour gonfler un effectif restreint et lessivé par une saison exténuante, le technicien Franco- Bosniaque donne leur chance à quatre jeunes joueurs de la sélection olympique, appelée à disputer dans trois semaines les Jeux Olympiques de Pékin.
La lumière Cissé
Dans ce mini- contingent, c’est Cissé Sékou, l’attaquant de Roda JC (Ligue 1 néerlandaise) qui forte impression. Devant les modestes Mozambicains, la Côte d’Ivoire souffre énormément. C’est lui qui, entré en cours de jeu, soulage les siens en réussissant le but de la victoire. Le bataillon de Vahid Halilhodzic fait ensuite route pour Madagascar, un adversaire que les Ivoiriens avaient atomisé un an plus tôt. Cette fois, ils se battront jusqu’au bout pour obtenir le point du nul (0-0) sur la Grande île. L’aventure ivoirienne à Antananarivo est semblable une semaine plus tard à celle qu’ils effectuent à Gaborone, au Botswana. Ménès dès la première période, ils ne reviendront au score que dans les derniers instants de la partie grâce à un improbable but du défenseur Abdoulaye Méïté. La tournée continentale de l’équipe d’Halilhodzic se termine enfin le 22 juin devant des Botswanais cette fois étrillés (4-0) au Félicia. Le jeune Cissé Sékou brille encore en inscrivant un doublé qui fait de lui le meilleur fusil ivoirien dans ces éliminatoires.
Pour son retour en Afrique (il y a gagné le championnat du Maroc et la Ligue des champions avec le Raja Casablanca en 1997), Vahid Halilhodzic a donc été « gâté ». Mais, il affirme avoir aimé l’enthousiasme, la chaleur humaine des Ivoiriens. Et aussi l’entente entre musulmans et chrétiens du groupe Eléphants. Malgré les difficultés en tout genre, l’entraîneur Franco- Bosniaque est parvenu à maintenir la Côte d’ivoire à la tête de son groupe éliminatoire qu’elle est appelée à dominer sans anicroches majeurs.
JOACHIM Tiégna