Les champions d’Afrique 2015 sont éliminés de la CAN 2017. Sans avoir rien montré de grand, les Eléphants quittent une CAN qu’ils semblaient vouloir marquer de leurs empreintes. Mais encore une fois, les déclarations de Serey Dié et autre Serge Aurier ne furent que de salons, ou de salles de conférence de presse. Incapables de prendre aucun match à leur compte, les hommes de Michel Dussuyer ont fait étalage de leurs limites technique et même physique face à des équipes avec ou sans rythme.

En ces moments de forte désillusion, les yeux se tournent évidemment vers l’encadrement technique, et son patron dont la légitimité est évidemment remise en cause. Pourtant, au plan comptable, Dussuyer, arrivé en 2015, affiche un bilan satisfaisant de 5 victoires, 8 matches nuls et 1 seule défaite face au Maroc. Mais ce qui pourrait être montré du doigt reste le manque de créativité et d’efficacité offensive. Lors de la CAN 2017, Dussuyer a également étalé son impuissance dans la flexibilité tactique devant l’adversité.

Face au Maroc, alors que seule la victoire permettait à la Côte d’Ivoire de s’en tirer, l’ex-guide du Syli National a proposé une équipe à contre-courant avec 7 joueurs à vocation défensive. Pour une équipe qui s’est faite voir par la bonne entrée de Déli Simon et par le faible apport offensif des latéraux, la mission efficacité était quasi impossible. Malgré la volonté apparente de Salomon Kalou, trop seul pour faire la différence.

Au-delà de l’élimination précoce, c’est le niveau réel de l’équipe alignée qui estomaque plus d’un. Après la rencontre référence face à la France, la Côte d’Ivoire, à aucun moment de sa CAN 2017, n’a réussi à élever son niveau de jeu, à y mettre de l’intensité, à le prendre à son compte, à offrir une prestation cohérente avec ses aspirations. Un échec tant au niveau tactique qu’au plan de l’implication, de la motivation réelle.

Et si les “cadres“ n’ont pas su transmettre l’état d’esprit de “guerrier“ qui les avaient mené au sacre en Guinée Equatoriale, la jeune garde n’a, quant à elle, pas su faire de cette première un baptême de feu.  Mais ont-ils bénéficié d’un environnement parfait ? Une question qui ramène à l’organisation autour des Eléphants qui ne saurait se dérober aux critiques. Surtout que les conditions de la communication de la liste des 23 furent enrobées de polémiques étouffées mais encore présentes dans certaines têtes.

Au Gabon, la Côte d’Ivoire a donné plus l’impression d’être une équipe en gestation qu’une sélection capable de réaliser des exploits. Et pourtant, du potentiel il y en a au sein de ces Eléphants qui auront besoin de temps, d’un meilleur environnement et d’un guide bien plus averti pour les faire grandir. A l’approche des prochains rendez-vous des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018, la Côte d’Ivoire déçue attend une réaction immédiate.

Patrick GUITEY