Le Maroc  n’accueillera pas la CAN 2015. Une décision en solo qui avait pour but de sauver le maximum de vie en Afrique, et au-delà. Car si la CAN est une affaire africaine, celle que le royaume chérifien s’apprêtait à accueillir, drainerait des foules du monde entier. Le Maroc n’est-il pas une destination touristique ? Mais Ebola est passé par là avec son corolaire de frayeur. Et c’est cette peur, d’être le berceau d’une plus grande prolifération de la maladie qui a poussé le Maroc à demander un report en ce temps de crise épidémique.

Un geste de bonne foi, loin d’avoir atteint la Confédération Africaine de Football (Caf) sous le même accoutrement. Car pour Issa Hayatou et son comité, la demande de report fut comprise comme un affront, sa raison (Ebola) juste un prétexte pour contester la toute puissance de l’instance faîtière. Pas de quartier pour les “rebelles“ donc. Après l’ultimatum lancé sous le regard passif de la communauté internationale (UEMOA, CEDEAO, FIFA, UEFA, OMS…), le Maroc fut “mâté“ le 11 novembre 2014. Car si la 30è CAN a été maintenue du 17 janvier au 8 février 2015, le Maroc s’apprête à voir siffler à ses oreilles, les sanctions.

La première est sa disqualification de la CAN qu’il a osé refuser pour des questions de santé dirigée vers ses populations et celle des “pays frères“.   La suite du châtiment, d’ordre financier et sportif encore, ne tardera pas à tomber. Un lot de chagrins que portera le Royaume Chérifien, seul à se défendre sous les yeux d’une Afrique bien préoccupée à trouver l’identité de celui qui sera désigné pour accueillir l’événement. L’Angola, le Gabon et le Nigeria seraient en lice. Et ce, même si avec cet incident, la maxime qui dit que “en Afrique, le foot se jouera même si l’on doit compter des morts“, résonne dans l’entendement de tous.

Patrick GUITEY