« … Et tout est dépeuplé » a dit le poète. Cette citation se prête bien à ce match des Eléphants pour lequel l’absence de Didier Drogba constitue le  fait essentiel. La qualification pour les phases finales d’Accra paraissant largement acquise.
Didier nous manquera beaucoup...
Sur un plan purement sentimental, le forfait du goleador des Eléphants est tout à fait regrettable. Le brassard de spiel-führer (capitaine) scotché à son bras gauche. « Le torse bombé », le port altier, la concentration et la détermination sur le visage de dieu grec… Il soufflera assurément un petit vent de tristesse au complexe sportif Oumar Bongo lors de l’exécution des hymnes nationaux. Et au coup d’envoi, il ne sera pas là pour motiver personnellement chacun de ses partenaires, pour multiplier sur le front de l’attaque des barouds sur lesquels il fait valoir explosivité et puissance physique. Ses innombrables « fans » ivoiriens dont nous sommes, ses supporters gabonais seront déçus de ne pas le trouver ne serait-ce que sur le banc. Maintenant, est-ce que les « PANTHERES » peuvent se réjouir de l’absence du redoutable avant-centre des Eléphants ?
… Mais ne manquera pas à l'équipe
La réponse est « non bien au contraire » car sur le plan football on peut même avancer que les Eléphants joueront au moins aussi bien, sans leur buteur et capitaine. Dans le jeu développé par l’équipe de Côte d’Ivoire, on joue en priorité sur Drogba, pour faire marquer Drogba et  bien des solutions se trouveront de la sorte inexploitées.
Quand on sait que l’indice de  performance personnelle de l’avant-centre des BLUES en équipe nationale le situe en retrait de ses compères de l’attaque (voir par ailleurs « L’ENIGME DROGBA », il y a même des chances que nos Eléphants développent un jeu mieux construit, plus varié, et tout aussi efficace.
Le coach allemand Ulrich Stielike ne manque pas de solutions de rechange. La rentrée d’Aruna Dindane, la titularisation d’Amara Diané et/ou Baky Koné, leur association avec Kalou Salomon et/ou Kader Kéïta peuvent valoir à l’équipe de grosses satisfactions.
Il faut se rappeler que le match contre les Pharaons d’Egypte a vu la constitution d’un milieu de terrain  presque idéal Gnegneri – Zokora – Romaric voire Faé Emerse et que la défense ivoirienne a pris la bonne habitude de ne plus prendre le moindre but même si Chicco n’est pas vraiment au niveau de ses autres équipiers. (Voire « la meilleure équipe de Stielike » www.sport-ivoire.ci). L’on ira pas jusqu’à regretter qu’Henri Michel n’ait pas mis un Drogba diminué sur le banc à la CAN 2006, mais on va peut-être s’apercevoir que son absence constituera un petit mal pour un grand bien…
Aimé Brière de l'Isle (consultant)
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