Après deux saisons au Mans, l’Ivoirien Gervinho a rejoint Lille où il retrouve l’entraîneur Rudi Garcia. Dans le Nord, le milieu de terrain espère franchir un nouveau palier et gagner ainsi sa place chez les Eléphants de Vahid Halilhodzic, lui-même ancien lillois. A moins d’un mois du match décisif contre le Burkina à Abidjan, il a confiance en ses "grands frères".
En Côte d’Ivoire, vous avez comme sélectionneur un ancien entraîneur de Lille, Vahid Halilhodzic. Comment cela se passe avec lui ?
Ca passe très bien avec le coach Vahid. Il a mis beaucoup de choses en place. Depuis qu’il est arrivé, on a fait un bon parcours.
C’est un homme à poigne....
Oui (rire). On connaît un peu son caractère maintenant. Sur le terrain, il a un très fort caractère mais on le comprend. Au niveau du boulot, il ne faut pas s’amuser. Il met de la rigueur. Mais en dehors du terrain, c’est quelqu’un qui est cool. On passe du temps ensemble et il sait aussi rigoler avec son groupe de joueurs. Mais sur le terrain, c’est vrai que ça ne rigole pas tous les jours.
Vous n’avez joué aucun des trois matchs des Eléphants dans le 3e tour des éliminatoires, comment l’avez-vous vécu ?
Déjà d’être dans le groupe, c’est une satisfaction. J’apprends de mes coéquipiers. Je laisse du temps au temps et lorsque le coach me donnera ma chance, ce sera à moi de la saisir. Mais pour l’instant, j’essaie d’apprendre auprès des "grands frères’. Bon, c’est vrai que j’ai envie de jouer, pour montrer aussi à tout le monde ce que je peux apporter à la sélection. Mais il faut savoir être patient. Mon heure viendra.
A 22 ans, vous avez tout l’avenir devant vous....
Oui, je viens juste de commencer ma carrière et j’ai encore beaucoup de chemin à faire.
L’équipe de Côte d’Ivoire, elle, arrive à maturité. Un peu à l’image de Didier Drogba mais ce n’est pas le seul leader...
Non ce n’est pas le seul. Il y a des gars qui sont avec la sélection depuis fort longtemps. Je pense à quelqu’un comme Didier Zokora qui en est à plus de 100 sélections. Pour nous, les jeunes joueurs de la sélection, c’est une très bonne chose d’avoir des internationaux de ce calibre-là, qui sont connus dans le monde entier. C’est une chance dont il faut savoir profiter.
Les Eléphants sont en tous cas très bien partis : trois victoires en trois matchs dans le groupe E avec deux succès à l’extérieur chez les deux concurrents les plus sérieux, la Guinée et le Burkina. On peut dire que le plus dur est fait ?
Je dirais : pas encore. Mais c’est vrai qu’on à l’avantage sur les deux équipes surtout sur le Burkina. Il nous reste encore un match pour nous mettre à l’abri définitivement et nous qualifier pour la Coupe du monde, en septembre, contre le Burkina à Abidjan. Même si on a gagné chez eux, ils ont fait un bon match. On sait qu’ils ont de très bons joueurs aussi. Ce sera difficile de les battre mais on aura l’avantage de jouer au pays. Le public attend beaucoup de nous pour ce match qui peut être décisif pour la qualification.
Un match qui se déroulera au Stade Houphouët-Boigny, lieu du drame du 29 mars dernier (Ndr une bousculade avait causé la mort de 20 personnes et fait 130 blessés). Une rencontre à laquelle vous n’aviez pas participé d’ailleurs...
Non je n’étais pas là. Mais ce drame est une raison supplémentaire pour nous de vouloir la victoire. Pour les familles des victimes et pour les victimes elles-mêmes qui ont perdu la vie en venant voir la sélection.
La FIFA a d’ailleurs imposé des règles très strictes pour les prochains matchs à Abidjan. Vous pensez qu’on a retenu la leçon de ce qui s’est passé ?
Oui, la leçon a été retenue. Les Ivoiriens sont compréhensifs. Il y aura plus de sécurité ce qui évitera ce genre de catastrophe qui donne une mauvaise image du pays. La Côte d’Ivoire n’a pas l’habitude de ce genre de choses. C’était une erreur et on espère que c’est la dernière fois que cela arrive.
Quels souvenirs gardez-vous de votre sélection à la CAN en 2008 ?
C’était un grand plaisir d’avoir été sélectionné. J’étais à la fois surpris et heureux de cette sélection.On a passé de bons moments. On a fait de super matchs et j’ai beaucoup appris durant cette compétition. Maintenant j’espère participer à la prochaine sur le terrain et aussi à la Coupe du monde
La CAN cet hiver, sans doute la Coupe du monde l’été prochain et la saison avec Lille, cela fait un programme très chargé...
Oui mais la Côte d’ivoire a suffisamment de bons joueurs pour que l’on continue notre belle série. Et nous avons un staff suffisamment expérimenté pour que tout se passe bien.
En attendant, les Eléphants vont jouer contre la Tunisie à Tunis le 12 août...
Oui, ce sera une bonne préparation avant le match du 5 septembre contre le Burkina Faso. Cela va permettre au coach de revoir certains joueurs et d’évaluer la forme des uns et des autres après la coupure de l’été. Et puis la Tunisie c’est un adversaire de valeur, cela nous permettra de bien travailler et de corriger certaines erreurs. Source, starafric.com