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Namama Fadiga Nadège (Ex capitaine des Eléphantes handballeuses) : « Le handball m’a tout donné »

Handball

Namama Fadiga Nadège (Ex capitaine des Eléphantes handballeuses) : « Le handball m’a tout donné »

27 March 2008 0
Namama Fadiga Nadège (Ex capitaine des Eléphantes handballeuses) : « Le handball m’a tout donné »

Namama Fadiga Nadège, l’une des meilleures handballeuses ivoiriennes de ces deux dernières décennies, a eu un parcours mémorable à l’Africa Sports National et en sélection nationale. Récemment nommée directrice de la communication au ministère de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, elle nous parle de sa carrière, ses débuts dans la discipline, des solutions pour la relance de la petite balle en Côte d’Ivoire.
Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs ?Je suis Namama Fadiga. Je suis directrice de communication au ministère des Sports. J’ai joué au handball de 1980 à 2002. Soit 22 ans de sport de haut niveau durant lesquels, j’ai été capitaine de l’Africa Sports et de la sélection nationale.
Entre Namama Fadiga et le handball, c’est une belle histoire d’amour, de gloire et de promotion. Comment êtes-vous venue dans cette discipline ?C’est une très belle histoire. J’ai commencé à jouer au handball à l’école primaire où j’ai été détectée à Bouaké pendant les compétitions de l’OISSU (Office ivoirien des sports scolaires et universitaires). Celui qui m’a appris à jouer se nomme Touré Adama, aujourd’hui arbitre fédéral à la Fédération ivoirienne de handball.Au départ, je prenais plaisir à jouer au handball. Parce qu’il nous était imposé chaque mercredi soir ou jeudi à l’occasion des matchs inter établissements. Et c’était très intéressant. Mais bien avant le handball, j’étais scout. A l’époque, j’avais l’allure d’un garçon manqué. Cela m’intéressait de vivre en communauté. C’est tout cela qui m’a motivé pour la pratique du sport.
M. Baldino était au Lycée des Jeunes Filles de Bouaké. Ce nom vous dit quelque chose ?Ah, oui, M. Baldino, c’est mon père, parce que comme je le disais tantôt, au départ, je faisais du handball juste pour la forme, et quand après l’entrée en sixième, j’ai été affectée au lycée des Jeunes filles de Bouaké, ce grand monsieur m’a pouponnée, encadrée de fort belle manière. Il nous faisait jouer contre les Ténin Camara, Mariam Koné… des handballeuses qui étaient nos idoles. Jamais je n’avais pensé qu’un jour, j’allais m’asseoir à la même table que ces grandes joueuses que nous admirions. J’ai même eu peur de jouer dans la même équipe qu’elles, parce que je me disais que j’étais trop frêle pour être handballeuse. Mais M. Baldino m’a encouragée, m’a formée et donné beaucoup de conseils afin que je puisse tenir dans l’équipe. Ce qui m’a donné la force de continuer à faire du handball.
D’aucuns disent qu’il est le père du handball féminin ivoirien…Je partage entièrement cet avis. A l’époque, il a mis en place une politique de détection de jeunes talents qui a longtemps profité du handball ivoirien. Il a ouvert des sections sports et études à Bouaké. C’était la première expérience dans notre pays. L’ensemble des handballeuses de Bouaké est issu de ce concept. Je pense que c’est ce qui a fait la réussite et la gloire du handball. Nous étions toutes regroupées dans le même dortoir, la même classe par promotion. Les sportives de la 6ème avaient le même emploi du temps. Pareil pour les autres classes. Les emplois du temps étaient faits de telle sorte que nous puissions nous entraîner les matins et les soirs et aller ensuite à l’école. Cette expérience de Baldino a donné à la Côte d’Ivoire, des athlètes de haut niveau qui ont remporté plusieurs trophées.
Que pèse Namama Fadiga en matières de trophées et de titres ?Beaucoup. Avec l’Africa Sports, j’ai remporté 14 titres. Toutes compétitions confondues ; c'est-à-dire depuis Bouaké à l’Africa en équipe nationale, l’équipe nationale junior, je totalise 22 titres africains.
Après une belle carrière comme celle-là, beaucoup d’observateurs pensent que vous auriez dû tenter le professionnalisme. Aujourd’hui ne regrettez-vous de n’avoir pas tenté cette expérience ?A l’âge de 15 ans, j’étais déjà en équipe nationale. Pour moi, ce n’était pas possible de laisser mes parents et m’aventurer dans le professionnalisme. Je me rappelle qu’en 1984, après un match amical contre l’équipe national de France, l’entraîneur de cette formation m’a demandé si je n’étais pas intéressée de jouer dans un club en France. Je lui ai répondu non. Parce que je me sentais très bien à Bouaké auprès de ma famille, mes amies. Pour dire que le professionnalisme ne m’a pas intéressée. En 1990, l’équipe de la ville de Quimper est revenue à la recharge. Au départ, j’ai voulu y aller. Mais réflexion faite, je me suis désistée. Si j’avais tenté cette aventure, je ne serais pas là aujourd’hui.
Et si c’était à refaire…J’allais toujours refuser l’offre. Aujourd’hui, ce que je gagne dans mon pays me suffit largement.
Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ?J’ai plusieurs souvenirs. Vous savez, dans la vie d’un athlète, les titres représentent les souvenirs positifs et négatifs. Sur ce dernier point, avec l’AS Abinader de Bouaké en coupe d’Afrique des clubs champions, nous avons perdu en finale devant l’équipe championne du Nigeria. Cela, après avoir battu en demi-finale, la représentante du Congo, la meilleure équipe du tournoi. Cette défaite pour moi fut un très mauvais souvenir. J’étais parmi les plus jeunes de l’équipe. Après la compétition, j’avais envisagé d’arrêter ma carrière qui venait à peine de commencer. Juste l’année qui a suivi, nous avons remporté une coupe d’Afrique. Ce qui m’a motivée à rester dans le sport. Quant aux bons souvenirs, je peux dire que j’en garde vingt-deux. Chacun des 22 titres africains que j’ai remportées reste gravé dans ma mémoire. Mais le souvenir qui m’a le plus marquée, c’est le sacre de l’AS Abinader à Dakar aux dépens des Congolaises. Une formation que nous avons battue par 19 à 17. Avec le soutien de mes coéquipières, j’ai inscrit les deux buts de la victoire. Il y a aussi le titre remporté en 1991 par l’Africa Sports à Kano au Nigeria devant le champion nigérian. A ces souvenirs, il faut ajouter la consécration de la sélection nationale en 1987.
Quels sont les dirigeants qui vous ont marqué ?Incontestablement, Pablo, Dicko, Légré… De grands dirigeants du handball…
Qu’est-ce qui faisait la force de cette équipe nationale ?Il y a quinze ans de cela, l’ambiance était formidable en sélection. L’esprit d’équipe prévalait. Sur seize filles sélectionnées, douze venaient de Bouaké. C’était un esprit de camaraderie, de famille. Je pense que cette qualité nous a permis de franchir beaucoup d’obstacles pour nous imposer sur le continent.
Quels sont les adversaires que vous redoutiez le plus ?Au début de ma carrière, c’était le Nigeria. Cette formation nous posait énormément de problèmes. Ensuite est venu le Congo. Mais très rapidement, nous avons battu les Congolaises. Et à la fin de ma carrière c’était l’Angola. L’équipe de ma génération a battu cinq fois les Palancas Negras. Il faut dire que les Angolaises ont appris à jouer à nos côtés.
Au dernier championnat, l’Angola a bousculé la hiérarchie mondiale en se classant à la septième place. Comment expliquez-vous l’ascension de ce pays qui, il n’y a pas longtemps, ne demandait qu’à limiter les dégâts dans les compétitions ?Le bond qualificatif opéré par l’Angola est le fruit du travail. Chaque compétition est un défi à relever pour les Angolaises. Continuellement elles s’entraînent, partent en stage de préparation, jouent beaucoup de matches amicaux à l’étranger. Ces filles sont totalement prises en charge par l’Etat. Et pour la plupart, elles ne font que du sport dans la vie, contrairement à nos sélectionnés qui vont à l’école ou travaillent.Les Angolaises sont tout le temps en compétition. C’est ce qui explique à mon avis leurs bonnes performances ces dernières années dans les compétitions.
Que faut-il au handball ivoirien pour atteindre le niveau de l’Angola ?Souvent on pose les problèmes d’infrastructures. Mais pour moi, il faut d’abord faire de la détection. Les filles désireuses de pratiquer le handball devraient avoir une bonne morphologie. Cela est très important. Les joueuses de l’Angola sont bien taillées, minces et grandes. Si les sélectionnées ivoiriennes répondent à ces critères, je pense que ce sera un atout appréciable. Ensuite, il faut une bonne préparation. Ces dernières années, avec l’arrivée du ministre Dagobert Banzio, beaucoup d’efforts sont faits afin que les équipes nationales soient plus performantes. La sélection nationale dames va bientôt bénéficier d’une deuxième préparation en France. Faut-il le souligner, ce sacrifice consenti par le ministre des Sports n’est pas négligeable. On parle de préparation. Aujourd’hui, l’occasion est donnée aux filles. Qu’on veuille ou non, cela est à mettre à l’actif du ministre Banzio qui est en train de révolutionner le sport ivoirien. A force de préparation, de matches amicaux, de se frotter aux grandes équipes, le handball ivoirien retrouvera son meilleur niveau.
Faut-il revenir à la politique sport études grâce à laquelle beaucoup d’athlètes se sont révélées ?Bien sûr ! Le ministre en parle très souvent. Je pense que cela va donner une nouvelle dynamique aux sports de mains dans notre pays. Il faut que l’OISSU revienne plus forte.
Les états généraux du sport annoncés pour bientôt peuvent-ils être une solution pour un nouveau départ du sport ivoirien ?Les états généraux pourraient être une bonne chose. C’est vrai qu’il y en a eu en 2002. Mais je pense que cette tribune d’échange entre les spécialistes du sport serait la bien-venue. Ce n’est que par des échanges qu’on peut trouver les solutions idoines pour repositionner notre sport au niveau continental.
Qu’est ce que le handball a apporté à Namama Fadiga ?Je dirai que le handball m’a tout donné. Grâce à cette discipline, certaines personnes me rendent bien des services. Cela en reconnaissance des services que j’ai rendus au sport ivoirien, à travers l’Africa et l’équipe nationale. Cette notoriété que le handball m’a apportée n’a pas de prix. Je ne suis pas riche. Mais, ce que le handball m’a donné est énorme. J’ai donné toute ma jeunesse au handball. En retour, il m’a donné la joie de vivre heureuse. Je viens d’être nommée au poste de directrice de communication a ministère des Sports. Je dois cette nomination au handball. Permettez-moi de dire un grand merci au ministre Dagobert Banzio pour son souci permanent de l’épanouissement de la jeunesse. Il a pris le soin de propulser et de revaloriser les anciennes gloires qui ont un niveau d’études… acceptable. C’est une manière pour lui de récompenser tous eux qui, à un moment, ont honoré le pays en portant très haut le flambeau sur l’échiquier continental.Qu’il soit remercié pour tout ce qu’il pose chaque jour, comme acte de portée sociale, en faveur d ses collaborateurs et des jeunes.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles qui voudraient suivre votre exemple ?Je leur demande d’abord d’avoir de la passion pour la discipline qu’elles voudraient pratiquer. Ensuite d’être disciplinées et patientes. Et enfin, d’avoir de l’ambition. Ces trois qualités sont indispensables pour réussir une bonne carrière.

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