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« Donnez-nous l’argent, nous vous ramènerons l’or »

Autres Sports, Athlétisme

« Donnez-nous l’argent, nous vous ramènerons l’or »

9 October 2017 0

Habituellement loin des micros et cameras, Anthony Koffi s’est ouvert à quelques interrogations sur l’actualité de l’athlétisme ivoirien. Le coach de Marie Josée Ta Lou, nouvelle vice-championne du monde aux 100 et 200m, espère revenir en Côte d’Ivoire pour continuer le travail qu’il a entamé au Sénégal.

Anthony Koffi, les deux médailles d’argent de Ta Lou aux Championnats du Monde 2017 à Londres sont satisfaisantes, mais laissent comme un goût d’inachevé au palais des Ivoiriens. Qu’est qu’il manque pour que la Côte d’Ivoire arrive à l’or enfin ?

Dans un championnat relevé comme les J.O ou les championnats du monde, en finale, six athlètes sont susceptibles d’être sur le podium. A Rio, Ta Lou a été repêchée pour la finale du 100m au temps. Elle a fini au pied du podium. Ce n’est pas une question de valeur, il y a de petits détails pendant une course qui font la différence. En finale, en sprint, tout le monde est capable de remporter une médaille. La preuve, personne n’attendait Gatlin devant Bolt. Ce n’est donc pas quelque chose qui manque, mais le jour de l’or, l’or viendra et j’en suis persuadé, parce que la Côte d’Ivoire est un pays de sprint. Mais, donnez-nous de l’argent nous allons vous ramenez de l’or. Parce que tout se prépare avec des moyens adéquats.

Justement, vous avez également sous vos ordres une relève composée de plusieurs jeunes espoirs dont Cissé Gueu qui a fait sensation lors des Jeux de la Francophonie à Abidjan. Combien de temps vous donnez-vous pour les amener au niveau de ceux qui brillent comme Ta Lou ou Ben Youssef ?

Pour l’instant nous avons ici des composantes de la crème mondiale du sprint qui sont Ahouré, Ta Lou, Meïté Ben et Hua Wilfried. Pour permettre aux autres d’atteindre ce niveau, donnez-nous 3 ans. Mais il faut qu’à chaque type d’athlète, il y ait un travail spécifique. Tout cela nécessite des moyens. Si on veut faire de grandes choses, il faut mettre des moyens et on aura des résultats comme les Américains et le Jamaïcains au sprint. Des Ta Lou, il y a en dans toute la Côte d’Ivoire, il faut simplement une bonne organisation avec des compétitions et des moyens pour la préparation. On peut être en Afrique et réussir.

Vous êtes actuellement au Sénégal où vous suivez plusieurs athlètes du continent. Que vous faut-il pour revenir au pays, en Côte d’Ivoire pour distiller votre science à vos jeunes compatriotes ?

La Côte d’Ivoire avec les Jeux de la Francophonie a pu avoir des infrastructures. Il suffit d’une volonté politique pour que nous créions un pôle du sprint en Côte d’Ivoire avec le matériel qui viendrait de l’IAAF. Après, cette décision ne peut venir de moi qui ne suis qu’un expert technique. Parce qu’il faudra des moyens pour le fonctionnement du centre.

 

En Côte d’Ivoire, l’on évoque une rivalité négative entre Murielle Ahouré et Marie Josée Ta Lou. Une polémique animée sur les réseaux sociaux. Y a-t-il une quelconque animosité entre les deux sprinteuses ivoiriennes ?

Ceux qui pensent ou qui souhaitent qu’il y ait des problèmes en Equipe de Côte d’Ivoire, se trompent. Ou ils ne connaissent pas le sport de haut niveau, ou c’est l’athlétisme qu’ils ne maitrisent pas. Murielle Ahouré est celle qui a rouvert le chemin du podium mondial en athlétisme ivoirien après Gabriel Tiacoh. Murielle Ahouré et Ta Lou sont concurrentes c’est vrai, mais elles courent sous le même drapeau. Il n’y a aucun problème entre les deux athlètes. L’année dernière à Doha, lorsque Ta Lou s’est blessée, c’est Murielle qui a aidé à la porter. A Londres, nous tous avons vu que Murielle a chuté à l’arrivée. Après, elle m’a envoyé un mot de soutien et à Ta Lou aussi. Nous sommes Ivoiriens et avons vu ce qui s’est passé avec le phénomène Yaya-Drogba animé par de mauvais esprits. Ça ne nous a pas fait avancer. Je ne veux pas de cela à l’athlétisme. Il n’y a donc pas d’animosité entre les deux.  

Sur les mêmes réseaux sociaux, des insinuations sur un probable dopage de Marie Josée Ta Lou ont été évoquées. Avez-vous reçu cette alerte ? Qu’en pensez-vous ?

Je suis Ta Lou depuis ses débuts. Avant et après chaque course, il y a des tests anti-dopage qui sont faits. Si elle se dopait, on l’aurait prise depuis sur le fait. Je vous déclare que Ta Lou ne se dope pas. C’est juste dans l’esprit de ceux qui font courir le bruit. J’ai une vingtaine de pages de tous les contrôles faits par les athlètes que j’entraîne. Les 3 quarts sont pour Marie Josée Ta Lou. Si elle se dopait le monde entier l’aurait su. Et puis ce sont des choses que je ne regarde pas. Je suis concentré sur mon travail qui est de faire progresser mes athlètes sur le plan technique et mental.

Le Lundi prochain, la Fédération Ivoirienne d’Athlétisme aura un nouveau président, à l’issue de son Assemblée Générale Elective avec quatre candidats. Quel serait pour vous le bon profil du successeur de Nicolas Débrimou ?

Le futur président que je souhaite devrait avoir une philosophie de développement de l’athlétisme avec des ligues plus actives. Un président qui s’appuie sur les compétitions scolaires pour sortir les pépites. Un président avec un programme de formation des athlètes, des encadreurs et aussi des officiels techniques. Un président qui va doter l’athlétisme ivoirien de matériels modernes. Un président qui doit avoir l’ambition de demander des compétitions internationales, continentales ou régionales. Un président qui n’attendra pas les rentes de l’IAAF ou de l’Etat, mais qui cherchera des sponsors au plan national et international en s’appuyant sur ce qui a été fait. Parce qu’aujourd’hui personne ne peut prétendre au haut niveau s’il n’a pas de moyens.

Réalisée par Patrick GUITEY

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