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J.O 2008-Football-Interview-Gérard Gili : "Mes joueurs étaient émoussés"

Football

J.O 2008-Football-Interview-Gérard Gili : "Mes joueurs étaient émoussés"

18 August 2008 0
"Mes joueurs étaient émoussés"

Le sélectionneur entraîneur des Eléphants olympiques de Côte d'Ivoire, Gérard Gili, est très amer après l'élimination de son équipe au stade des quarts de finale des Jeux Olympiques "Pékin 2008" face au Nigéria, samedi dernier à Qinhuangdao. Le technicien français apporte son explication de cet arrêt brutal de ses poulains dans une compétition où l'on les voyait aller encore plus loin.
Gérard Gili, c'est la fin d'une aventure fabuleuse de votre équipe dans ces JO 2008. Quels commentaires ?
Effectivement, c'est la fin de deux ans de vie et de projets sportifs communs. Quand nous débutions le 7 février 2007 en Egypte, à l'occasion de la première journée des éliminatoires de cette compétition, nous nous étions fixés comme objectif de jouer pour la première fois une phase finale des JO. Nous sommes passés par une longue période de phase qualificative qui a fait de ce groupe une véritable famille.Quand nous sommes arrivés en Chine pour le tournoi final, nous étions tous motivés. Notre premier objectif qui était de sortir de notre groupe s'est réalisé à cause de notre solidarité. Cette qualification nous a permis de faire respecter le football ivoirien. Les joueurs ont montré aux observateurs qu'il existe aussi un petit pays situé en Afrique de l'Ouest et qui s'appelle la Côte d'Ivoire, où des jeunes savent pousser le ballon rond. Ils ont montré que nous n'avons pas usurpé notre qualification pour ces JO. Ils ont été à la hauteur. Pour moi, c'est une grande victoire.
Quelles sont les raisons de ce faux pas, alors que les Nigérians n'ont pas été véritablement dominateurs?
Il faut reconnaître dans un premier temps que mes joueurs étaient émoussés. Plus ils continuaient le tournoi, plus les matches devenaient difficiles pour eux. Ce n'était pas facile pour eux de jouer des matches très rapprochés. Il ne faut pas oublier qu'ils sont tous jeunes et ils manquent véritablement d'expérience de hautes compétitions. N'oubliez pas aussi que nous avions l'équipe la plus jeune de ces JO. En somme, nous sommes tombés sur une équipe nigériane plus mature qui a su profiter de nos failles.Mais, je répète que ce tournoi a permis à mes joueurs d'apprendre beaucoup. Ils viennent de livrer une mini coupe du Monde. Et c'est très important pour eux.
Des regrets tout de même?
Bien sûr. Je regrette de n'avoir pas eu la possibilité d'aller encore plus loin dans cette compétition. Ce qui aurait donné encore plus d'expérience à mes joueurs et mis plus de joie dans le cœur des Ivoiriens qui n'ont cessé de nous soutenir. Cependant, je pense sincèrement que je suis satisfait de ces gamins. Chacun d'entre eux a donné le meilleur de lui-même. L'avenir est prometteur pour eux et surtout pour le football ivoirien. Je les félicite pour leur bel esprit. Je tiens à remercier sincèrement du fond du cœur le Président de la Fédération Ivoirienne de Football, SEM Jacques Anouma, pour la confiance qu'il a bien voulu placer en moi pour lancer ce projet des JO. Je remercie tout l'encadrement technique, administratif et communicationnel qui m'a entouré dans cette belle aventure. Je n'oublierai jamais cette complicité.
Revenons au match. On a senti que vos joueurs n'étaient pas trop à l'aise dans les contrôles de balle. Comment pouvez-vous expliquer cela?
Moi-même je n'arrivais pas à comprendre. Mais, on peut expliquer cela par leur folle envie de vouloir bien faire. Ils ont, de ce fait, commis pas mal d'erreurs dans le jeu. Il y avait une sorte de manque de confiance en eux, dû certainement à l'émotion. Et puis, je n'ai pas compris leur tendance à s'énerver. Surtout en première mi-temps. Dans la deuxième phase de jeu, ils sont rentrés dans le match. Malheureusement, ils n'ont pas eu la chance d'égaliser au moment où ils en avaient la possibilité. Pour finir, le match s'est joué sur des détails.
Pourquoi avez-vous opté pour une défense à trois têtes en sortant votre libéro Viéra après le premier quart d'heure de la deuxième mi-temps?
Il était important pour moi de faire jouer un autre attaquant pour créer le surnombre. Ce dernier (NDLR: Moura-Komenan) devait apporter un plus aux autres qui ne se retrouvaient pas. Malheureusement, la mayonnaise n'a pas pris. Je me l'explique difficilement.
Ne pensez-vous pas que la sortie de Viéra a libéré l'attaque nigériane?
C'est votre avis que je respecte. Mais, pour ma part, il fallait apporter du sang neuf à mon attaque qui n'arrivait plus à être dangereuse. Et pour y arriver, il fallait sacrifier un défenseur. Mon choix s'est porté sur Viéra qui n'a pas quand même été mauvais.
Que retenez-vous du jeu d'ensemble de votre équipe?
Je retiens qu'elle a fait quelque chose d'extraordinaire. Un jeu fait de finesse et de technicité. C'était l'instinct du footballeur africain. J'en ai été ébloui. Au début, les gens ne croyaient pas en nous. Mais, au fil des matches, ils ont commencé à rêver. Les enfants ont été sublimes. Je n'oublierai jamais cette bande de joueurs prêts à écouter les consignes qu'on leur donne. Mon émotion était grande quand je les regardais jouer.
Etes-vous d'avis que la présence de trois joueurs plus expérimentés de plus de 23 ans pouvait permettre à cette équipe de rester dans le ton jusqu'au bout?
Il a effectivement manqué ces apports. Vous avez vous-même vu des pays comme l'Argentine, le Brésil et la Hollande qui n'ont pas manqué de mobiliser leurs éléments plus expérimentés. On a senti qu'ils avaient envie de gagner les JO. C'est tout le contraire chez nous. On n'a pas senti cette motivation chez les joueurs ivoiriens de plus de 23 ans. Ils ont tous décliné l'offre de la sélection olympique. Et pourtant, les JO constituent une compétition très relevée, à laquelle tout joueur professionnel rêve de participer. Je n'ai pas compris leur attitude. J'ai été par contre très peiné pour le jeune Djakpa Constant qui n'a pas pu être avec ses amis pendant ces JO, parce que son nouveau club a refusé de le libérer. Je vous assure que son absence nous a déstabilisés. C'est tout simplement regrettable. Cela dit, je répète que je ne regrette pas d'avoir formé une grande famille avec ces jeunes joueurs qui ont accepté de venir mouiller le maillot pour leur cher pays. Et qui ont ébloui le monde entier.
Après la CAN 2008, vous avez encore fait rêver les Ivoiriens sans être arrivé au bout. Quels commentaires faites-vous sur cette situation-là?
(Il lève un peu le ton) Je fais rêver les Ivoiriens parce que les joueurs ivoiriens sont bons. Mais, je ne comprends pas pourquoi, au dernier moment, ils n'arrivent pas à assurer. Je crois qu'il faut rester positif. La mayonnaise va prendre un jour. Vous devez continuer le travail qui payera un moment donné. Le football est ainsi fait. Mon pays, la France, a mis du temps pour remporter la Coupe du Monde.
Quel est votre avenir immédiat?
Ma mission avec le football ivoirien est terminée depuis la fin de ce match contre le Nigeria ici à Qinhuangdao en Chine. L'objectif, c'était de constituer un groupe pour se qualifier pour les JO. Je l'ai fait. Mieux, l'équipe n'a pas été ridicule au tournoi final de cette compétition. J'en suis donc fier. Je finis ma mission avec le sentiment d'avoir participer au développement du football d'un pays que j'aime bien. Pour finir, aujourd’hui, je suis un entraîneur libre.
Et si le Président Anouma vous confiait une autre mission dans le football ivoirien. Quelle serait votre réaction?
(Il rit) J'attends de faire le bilan des JO avec lui. Par la suite, je suis prêt à toute discussion s'il a d'éventuels projets à me confier. Cela dit, je suis prêt à rester en Côte d'Ivoire et à travailler pour le football de ce pays tant qu'on aura besoin de moi et que j'aurai la santé nécessaire. Je me sens très bien dans ce pays où j'ai écrit les plus belles pages de ma carrière d'entraîneur. Tenez-vous bien : j'ai fait une coupe du Monde en 2006, un tournoi des Jeux Olympiques en 2008 et deux CAN (2006 et 2008). C'est extraordinaire ! Je crois que je suis le seul entraîneur à avoir ce palmarès en Côte d'Ivoire.
Quelles propositions pouvez-vous faire pour que l'équipe qui vient de finir les JO ait un lendemain meilleur?
C'est malheureux pour cette équipe parce qu'il n'y a plus de compétition en vue. La génération actuelle est maintenant obligée de se pencher sur la sélection senior. Par ailleurs, pour moi, l'idéal serait que cette équipe continue de se regrouper pendant les dates FIFA en faisant des matches amicaux de haut niveau. On va peut-être parler de moyens financiers. Toujours est-il qu'il faut continuer de donner encore plus d'expérience à ces joueurs qui en ont vraiment besoin pour le bonheur du football ivoirien.
Un mot sur votre collaboration avec le Président Anouma depuis votre arrivée en Côte d'Ivoire?
Il est allé me chercher en novembre 2005. Il m'a demandé d’aider mon compatriote Henri Michel qui était à la tête de l'encadrement technique de la sélection A. J'ai travaillé en parfaite collaboration avec lui. Je pense sincèrement que la Côte d'Ivoire a la chance d'avoir eu un Président de Fédération de Football comme Monsieur Jacques Anouma. C'est un homme qui voit loin. Il a ce don de s'inscrire dans l'avenir. Il donnera un jour un outil de travail comparable à celui que nous trouvons dans les pays européens. Je lui souhaite longue vie et que le Tout Puissant fasse qu'il soit récompensé un jour de tous les efforts qu'ils ne cesse de fournir pour le bonheur du football de son pays.
Fifci.org
 

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