Les Jeux de la Francophonie 2009 vont s’achever ce mardi par la finale du football masculin qui oppose la Côte d’Ivoire au Congo. Avant ce rendez vous important pour les Ivoiriens, sport-ivoire.ci a rencontré Alain Gouaméné, l’entraineur des Eléphanteaux.
Alain Gouaméné, vous êtes en finale, au-delà du résultat attendu, c’est déjà fort comme performance. Est ce que c’est un message que vous envoyez pour dire que la relève de la génération Didier Drogba est assurée ?
Je veux simplement dire que ceux qui le disent ne connaissent pas vraiment le football ivoirien. Il faut savoir que depuis un certain temps "une politique en escalier"  a été mise en place avec les sélections minimes, cadettes, juniors, espoirs et séniors.  On ne peut pas donc dire qu’il n’y aura pas de relève. Pour votre information dans la sélection seniors 2008, il y a 6 à 7 joueurs qu’on a eu en junior en 2005 c'est-à-dire petit à petit derrière il y a les joueurs qui arrivent…Non je ne pense pas qu’on ait des soucis pour la relève.
Quelle a été la force de cette équipe durant ces 6es Jeux de la Francophonie ?
On n’a pas encore fini, mais je pense que ce sont des jeunes qu’on a depuis 3 ans, le seul couac qu’on a eu ça été à la CAN junior au Rwanda, parce que la mauvaise trêve nous a complètement « tué ». Les joueurs n’étaient plus en compétition, c’était donc difficile de les avoir en jambe. Et après il n’y a pas eu une bonne préparation. C’est vrai qu’on peut dire que ce sont des excuses mais ce sont des paramètres qui rentrent en jeu par rapport à une compétition. Ici à Beyrouth, les joueurs étaient  en compétition ça été plus facile de mettre un système en place et d’avoir un bon travail.
Comment a été la préparation ?
On a eu un match amical en Turquie contre les Emirats Arabes Unis, nous avons fait notre sélection puis nous sommes revenus à Abidjan. On devait rentrer au vert mais les clubs avait besoin des joueurs et il nous a été imposé un quota de 3 joueurs par club.  Donc même si par exemple tu as 6 joueurs qui sont les meilleurs à l’Asec, tu ne peux en prendre que 3. De même à l’Africa, il y a des joueurs dont on s'est passé des services parce qu’il fallait prendre que 3. Pour les postes titulaires on a été obligé de prendre que les titulaires. Au-delà de tout cela, notre avantage est que tous ces joueurs étaient en compétition.
Quel est l’objectif à cette finale pour vous?
D’abord, ce n’est pas toujours qu’on est en finale, on y est, donc il faut la gagner
Quel avenir prévoyez-vous pour ce groupe ?
Après cette compétition, Ils ne seront plus juniors, il vont passer Espoir, il vont passer dans d’autres mains, c’est-à-dire chez Kouadio Georges qui va assurer la continuité du programme de préparation de ces jeunes
Quelle est votre grande satisfaction ?
Au niveau collectif, c’est ma  grande satisfaction parce ce que durant nos matchs nous avions toujours plus la possession du ballon. Imaginez que face au Congo, on a eu 64% de possession de balle et en demi finale contre le maroc, c’était 56% cela veut dire qu’on garde bien le ballon, on essaie de jouer un football posé, on ne balance pas comme les autres équipes. Il faut reconnaître aussi qu’en Côte d’Ivoire on a une bonne formation. Ce qui avantage nos sélections nationales. Et surtout, là où on ne se trompe pas sinon qu’on n’a pas le droit de se tromper, c’est dans la détection.
Quel est le joueur à qui vous offrirez la palme ?
Globalement chacun a tiré son épingle du jeu.
Lors de la demi finale, on a eu des frayeurs au niveau des prises de décisions, il y a eu des problèmes dans les relais entre la défense et le milieu, et souvent les attaquants adverses se retrouvaient seuls face au gardien sur des centres.  Ce sont  des erreurs ou des défaillances ?
Ce sont des erreurs qui arrivent. Et tout cela il faut le mettre sur le compte de la jeunesse. On va y travailler.
En attaque, il n’ y avait pas une bonne cohésion entre Lago Wilfried et N’Gossan…
N’Gossan est un joueur extraordinaire…
C’est un Ben Badi en devenir ? (il était juste à côté)
Non ce serait faire l’injure à Ben Badi (rire).  c’est un joueur qui a des qualités mais qui est un peu « éparpillé », il faut le laisser jouer comme il veut,  après c’est aux autres de s’adapter à lui. Il est un peu spécial, il joue comme il le sent. Tu vas beau lui dire de jouer dans tel registre mais c’est N’Gossan, il reste N’Gossan sauf qu’il ne peut pas jouer contre nous.
 
Réalisé à Beyrouth par MC