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Football-Reportage : Angola, made in China

Football

Football-Reportage : Angola, made in China

16 February 2010 0
Angola, made in China

Voilà plus de deux semaines que la Coupe d’Afrique des nations 2010 s’est achevée en Angola. Témoin privilégié de cet événement prestigieux, nous avons surtout été frappé par la forte présence des Chinois dans le pays du président Eduardo Dos Santos. Une présence très intéressée qui fait grincer des dents au sein des populations locales.
En pleine reconstruction, l’Angola est un marché porteur. Un véritable eldorado qui attire. De plus en plus présents en Afrique, les Chinois ont vite saisi cet état de fait. Et sauté les deux pieds joints sur la belle opportunité. Eux qui sont des centaines de milliers à suer sur les grands travaux que subit Luanda, notamment.
Boosté par une croissance économique à deux chiffres et par la paix retrouvée qui en font l’une des économies les plus porteuses du monde, l’Angola se reconstruit à grands coups de pioches et de capitaux chinois. En tout cas, les ressortissants du pays le plus peuplé au monde foisonnent à Luanda et dans les autres plus grandes villes.
Quatre stades à 500 milliards
Aéroports, routes, ponts, télécommunications, hôtels, barrages, l’Angola a besoin de tout. La Chine s’est portée candidate pour lui offrir tout, en échange cependant de ses réserves de pétrole. Le pays hôte de la 27è Coupe d’Afrique des nations a ainsi dépensé 500 milliards de F CFA (un milliard de dollar) pour bâtir quatre stades ultramodernes, des routes, des hôtels dans un pays où n’importe quelle chambre minable est louée à 200 000 F CFA (400 dollars)la nuit aux étrangers.
De Luanda, à Lubango, de Benguela à Cabinda, tous les marchés ont été enlevés par des compagnies chinoises, comme le Shanghai urban construction group. Au total, l’Etat angolais a englouti 300 milliards de F CFA dans les stades.
Le règne de l’opacité
L’Angola ne connait pas la crise. L’Etat, qui se confond avec le cercle du président Dos Santos, n’a pas de problème d’argent. Mais, il n’a surtout pas de comptes à rendre à personne. Premier producteur de dimant au monde, troisième fournisseur africain de pétrole, riche en ressources halieutiques et fort de son potentiel hydraulique, l’Angola se considère comme l’économie la plus dynamique du monde.
L’organisation de la CAN 2010 a justement été « vendue » par la Confédération africaine de football (CAF) au pays lusophone pour lui permettre de glorifier ses énormes ressources et son régime qui s’en met plein les poches. Pourtant, plus de 70% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. L’exemple parlant de cet Angola à deux visages et à deux vitesses est le grand nombre de bidonvilles crasseux qui côtoient les quartiers de haut standing.
Les Angolais oubliés
D’ailleurs, l’enjeu politico-économique a créé une hallucination chez les membres du COCAN, le comité d’organisation local. Une omerta totale a régné jusqu’au bout sur l’avancée des travaux des différents chantiers. Jusqu’à notre départ de Launda le 1er février dernier, les organisateurs ont de tout temps refusé de lever le voile sur l’origine des fonds alloués à la construction des stades.
Les populations qui comptaient sur ces gigantesques et nombreux travaux pour trouver des emplois, n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Car, toute la main d’œuvre a été importée de Chine. Contrairement à l’Afrique du Sud qui a largement puisé dans sa population pour les travaux de construction des stades de son Mondial, l’Angola a, lui, royalement ignoré ses fils. Qui essaient de noyer leur mal être dans l’alcool vendu à vil prix à tous les carrefours.
Par Abdoul KAPO, à Luanda

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