Repositionné en défense centrale au cours du Mondial 2010, Didier Zokora dresse un bilan plutôt positif de la sélection ivoirienne. Malgré leur élimination dès la phase de poules, le joueur du FC Séville estime notamment que les Eléphants ont franchi un nouveau palier. Même s’il est déçu de ne pas être allé au bout des objectifs que lui et ses coéquipiers se sont fixés avant de débarquer en Afrique du Sud.
Maestro, quel bilan faites-vous de la deuxième participation de la Côte d’Ivoire à une phase finale de Coupe du monde ?
Moi, je dresse un bilan positif de ce Mondial sud-africain. C’est vrai qu’on s’est fait éliminé dès le premier tour. Mais, on n’a pas été ridicule. On a réussi de belles prestations et on s’est battu comme on le pouvait. On avait tous envie d’aller le plus loin possible. Malheureusement, on a hérité d’une poule très compliquée. Ce ne nous a pas permis d’atteindre nos objectifs.
Pour vous, il suffit de réaliser de bons matches pour dire qu’on a réussi une grande compétition ? Ne pensez-vous pas que vous pouviez faire mieux ?
On ne se contente pas de ce qu’on a réussi comme belles prestations. Je veux seulement dire qu’on n’a pas démérité. Sinon, comme vous le dites, on avait tout pour aller plus loin dans ce Mondial. Mais une fois encore, il ne faut pas occulter le fait qu’on était dans la poule la plus difficile.
Quel a été le tournant du parcours inachevé des Eléphants ?
Je dirai le match contre le Portugal. On aurait dû gagner cette rencontre. Cela me donne aujourd’hui beaucoup de regrets. On avait la possibilité de battre les Portugais et, on ne l’a pas fait. C’est là qu’on perd notre qualification. Sinon, on a fait jeu égal et même plus avec tous nos adversaires. C’est dommage. Mais, c’est le football.
Mais les regrets ne mènent nulle part. On a des regrets surtout quand on a échoué !
Effectivement. C’est pourquoi il faut tout donner quand on a la possibilité pour ne pas avoir de remords plus tard. On avait la volonté de réaliser une grosse performance en Afrique du Sud, mais les choses ne se sont pas passées comme on le souhaitait. Je dois cependant dire que nous avons franchi un palier supplémentaire comparativement à notre première participation au Mondial en Allemagne en 2006. C’est le côté positif que je retiens.
Un palier supplémentaire de franchi ? Lequel alors ?
Déjà, on a évolué dans la façon d’aborder nos matches. En 2006, on n’était pas mature. On avait aussi trop respecté nos adversaires, à la limite, on les regardait jouer. Cela n’a pas été le cas en Afrique du Sud. On a montré un autre visage et plus de maturité dans notre jeu. On a joué sans aucun complexe. L’équipe était mieux organisée, mieux structurée qu’elle ne l’a jamais été.
Cette nouvelle touche est-elle le fruit de Sven-Göran Eriksson ?
M. Eriksson a travaillé très peu de temps avec nous, mais il nous a énormément apporté. C’est vraiment un très grand entraineur. Mais, tous les entraineurs qui sont passés à la tête de l’équipe, nous ont aussi apportés quelque chose.
Par Abdoul KAPO