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Football- Interview- Barry Boubacar Copa : "Moi, trahir les Eléphants ?"

Football

Football- Interview- Barry Boubacar Copa : "Moi, trahir les Eléphants ?"

24 July 2008 0
"Moi, trahir les Eléphants ?"

Le gardien des Eléphants entame cette année sa deuxième saison à Lokeren où il est arrivé l’an passé en provenance de Beveren. A l’orée d’une nouvelle saison qu’il souhaite fructueuse, il a accepté de faire une halte pour confier à sport-ivoire.ci ses années à l’Académie, son statut de numéro un chez les Eléphants, son Académie de football. Pour la première fois, l’excellent Copa parle également de sa sortie prématurée en demi- finale de la dernière CAN face à l’Egypte. Le tout dans un discours bien pensé et franc.
Copa, près de dix ans après tes grands débuts avec l’ASEC Mimosas, et si on s’arrêtait pour faire un petit bilan ?
Finalement, dix ans ça passe vite hein ! Mais pour être plus sérieux, je dirai que le bilan est forcément positif. Ce n’était pas évident d’atteindre le niveau auquel je suis arrivé. Je rends gloire à Dieu pour la grâce qu’il m’a faite. De l’ASEC à Lokeren aujourd’hui, j’ai dû batailler pour en arriver là. Mais l’heure du vrai bilan n’a pas encore sonné. C’est au soir de ma carrière que je ferai le véritable bilan.
Aujourd’hui, tu fais partie de la confrérie des meilleurs portiers africains. Regrettes- tu toujours de n’avoir pas été joueur de champ comme tu le souhaitais?
Je ne regrette absolument rien. Moi, je ne vis pas avec les remords. Même s’il est vrai que mon objectif avait été d’être un joueur de champ à mon arrivée à l’Académie, aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir été confiné dans les cages. Avec la réussite que j’ai au poste de gardien de but, je dirai que c’est le coach Jean- Marc qui avait vu juste à l’époque.
Justement, espérais- tu avoir la reconnaissance dont tu jouis aujourd’hui quand tu débutais dans le métier ?
J’ai toujours cru en moi. Mon objectif n’était cependant pas de devenir un joueur reconnu. J’aspirais avant tout à la réussite sportive et sociale. Aujourd’hui c’est le cas. J’en suis absolument content et fier. Mais, il me reste encore du chemin à parcourir.
 
«Je suis confiant que Jean-Marc Guillou et Roger Ouégnin se pardonneront»
 
Quels souvenirs sportifs et humains gardes- tu de ton passage à l’Académie Mimosifcom ?
J’en garde pleins de souvenirs évidemment. Je tiens d’abord à rendre hommage à Jean- Marc Guillou et aux dirigeants de l’ASEC Mimosas qui nous ont permis d’être à ce niveau. Mon passage à l’Académie m’a beaucoup apporté tant sportivement qu’humainement. J’ai connu des gens que je ne connaissais pas. Je me suis fait beaucoup de relations. Au plan sportif, j’ai gagné des titres importants avec l’ASEC Mimosas. Mais le plus important demeure la formation reçue à l’Académie.
Quels commentaires fais- tu du conflit qui oppose Jean- Marc Guillou aux dirigeants de l’ASEC Mimosas ?
Ce sont les aléas de la vie. Là où il y a collaboration, où il y a vie de famille, il y a souvent des dissensions. Ce sont de grandes personnes intelligentes. Un jour viendra où elles mettront fin aux rancoeurs pour réapprendre à vivre ensemble. C’est dommage ce qui est arrivé entre le coach Jean- Marc et les dirigeants de l’ASEC. Je suis cependant confiant qu’ils se pardonneront un jour ou l’autre.
Vous les joueurs, avez- vous le sentiment d’être pris entre deux feux ?
Ce qui est certain, c’est que cette situation nous gène énormément. Car, on aimerait tant qu’ils soient toujours ensemble à continuer à faire le bonheur des jeunes Ivoiriens. Le fait de les savoir fâchés l’un avec l’autre, nous désole au plus haut point et nous rend triste. On espère toujours qu’ils se réconcilieront un jour.
Quels sont aujourd’hui tes liens avec tes anciens camarades de l’Académie ?
J’entretiens de très bonnes relations avec tout le monde. Même si avec certains on ne se voit plus couramment. Mais chaque fois qu’on se retrouve, on s’éclate, ce sont des moments de joie qu’on partage.
Même avec ceux qui n’ont pas réussis ?
Oui. Je suis en contact avec tout le monde. Les relations humaines sont importantes plus que tout.
 
«Je me suis forgé auprès de Bernard Lama et Petr Cech»
 
Souvent, tu évoques avec beaucoup de joie ton passage à Rennes, en quoi ton expérience rennaise aura été fondamentale dans la consolidation de ton talent, de par là, ta réussite qu’on connait ?
C’est à Rennes que j’ai en fait appris ce qu’était le rôle d’un gardien de but, les spécificités de ce poste si exposé. Même si j’ai reçu les fondamentaux à l’Académie, c’est à Rennes, au contact de grands gardiens comme Bernard Lama et Petr Cech que je me suis forgé une carapace de gardien de but véritable. Je dirai que c’est à Rennes que j’ai terminé ma formation de gardien de but. Mon passage à Beveren m’a permis d’emmagasiner les matches, de l’expérience et de l’assurance. Aujourd’hui, je joue avec beaucoup plus de sérénité et d’assurance. C’est vous dire qu’à chaque étape de la vie, on apprend forcément. J’espère continuer à apprendre et à progresser.
Copa, tu nous as quand même surpris l’année dernière en signant pour Lokeren alors que des clubs plus prestigieux comme Auxerre ou Anderlecht tenaient à toi. N’as- tu pas manqué d’ambitions sur ce coup ?
Je n’ai pas manqué d’ambitions. J’ai fait le meilleur choix pour ma carrière. Lokeren me permettait de jouer, de continuer ma progression. Je pense sincèrement que c’était le meilleur choix. Je voulais surtout être le premier choix d’un club modeste que d’être le deuxième ou le troisième gardien d’un club huppé. Maintenant, c’est à moi de continuer de travailler pour être un jour dans un club de renommée.
Quel bilan tires- tu de ta première saison à Lokeren ?
Je suis très content de ma première saison à Lokeren. Tout s’est bien passé pour moi, même si collectivement tout n’a pas été rose. Je me suis vite fait adopter. Les dirigeants, les supporters, mes partenaires… tout le monde est content de moi. Et c’est le plus important. Je ne vais pas pour autant dormir sur ces acquis. Je suis conscient que je dois encore faire plus.
 
«Je ne m’amuse pas sur le terrain»
 
Comptes- tu rester durant de longues années à Lokeren ?
Je me sens bien à Lokeren. Là- bas, j’ai la chance de pratiquer le métier que j’aime. Ma femme et mon enfant s’y sentent également très bien.  L’environnement est parfait. Alors pourquoi partir.
Même si tu reçois une belle offre d’un grand d’Europe ?
Si une belle offre se présente, on l’étudiera. Il y a des offres qui ne se refusent pas. De toute façon, tout le monde aspire au meilleur dans le métier qu’il pratique.
On assimile ton style à de l’amusement. Copa a- t- il tendance à « s’amuser » dans les buts ?
Tout le monde possède sa personnalité. Chacun a également un style qui lui est propre et qui lui permet d’être performant. Franchement, je ne crois pas que je m’amuse sur un terrain. Il ne m’est jamais arrivé d’avoir une telle attitude. J’ai toujours été le plus sérieux possible quand je suis sur le terrain.
Comment as- tu vécu le fait d’être dans l’ombre des gardiens de la trempe de Losseni Konaté ou encore de Tizié Jean- Jacques en équipe nationale ?
Je n’ai pas été dans leur ombre. J’apprenais juste à leur côté. Vous ne pouvez pas savoir combien j’ai appris avec eux. Si aujourd’hui je suis le numéro 1 en équipe nationale, je le dois beaucoup à Losseni et Tizié. Ce sont des aînés qui m’ont beaucoup apporté. A présent, c’est à moi de faire honneur à ces grands messieurs en étant performant dans les buts. Ce sera une fierté pour eux.
 
«Je n’ai peur de rien»
 
L’attente à- t- elle été longue ?
Non. J’ai attendu patiemment mon heure et elle est arrivée.
As- tu peur de perdre cette place que tu as tant attendue ?
Non. Je n’ai peur de rien. Je sais qu’une place de titulaire n’est jamais gagnée d’avance et qu’il faut se surpasser à tout moment pour la garder. Mais, la concurrence ne m’a jamais fait peur. Au contraire, elle m’incite à travailler ; donc de grandir. Je sais que si je donne le meilleur de moi-même, j’aurai toujours la confiance du coach.
«Prêt à mourir pour mon pays»
Copa, peux- tu nous dire la vérité sur ce qui s’est passé devant l’Egypte lors de la demi- finale de la CAN 2008 ? On pense notamment que tu n’étais pas blessé quand tu as quitté tes camarades.
C’est quand même méchant qu’on dise de telles choses. Je vais être clair : avec la Côte d’Ivoire, je ne tricherai jamais. Je suis prêt à mourir pour mon pays mais, je ne serai jamais à la base de sa perte. Les examens que j’ai passés sont là pour le témoigner. Devant l’Egypte, j’ai été victime d’une vilaine déchirure qui m’a même valu une indisponibilité de deux mois et demi. Mais, je comprends qu’il y ait des déceptions parce que tous les Ivoiriens rêvaient au sacre au Ghana. En ce qui me concerne, je peux regarder les Ivoiriens droit dans les yeux. Je n’ai absolument rien à me reprocher. Le plus important c’est l’avenir.
Parlant d’avenir, sais- tu ce que tu ferras au soir de ta carrière professionnelle ?
C’est ce que j’essaie d’anticiper  à travers mon centre de formation d’Abidjan, le Copa FC.  Pour l’instant, je ne suis pas impliqué à 100%. Mais dès que je mettrai fin à ma carrière, je me consacrerai totalement à mon centre de formation, à la formation des jeunes.
«Former des jeunes pour qu’ils deviennent des hommes»
Quel est l’objectif dévolu à ton centre de formation ?
Le projet il est simple : il s’agit de former des jeunes pour qu’ils deviennent des Hommes demain. Et après de bons footballeurs. Nous œuvrons aussi dans le social. On fait des dons au Village SOS d’Abidjan. On va également en faire pour autant pour une école publique. A l’avenir, on compte signer un partenariat avec le Village SOS et il est en bonne voie.
Tu gères vraiment de loin ton centre, es-tu satisfait pour l’instant du travail qu’abattent tes collaborateurs ?
Oui. Sans tomber dans l’autosatisfaction, je dirai que travail avance bien. Mes collaborateurs se donnent à fond et leurs méthodes me vont très bien. Certes, il y a encore du boulot à effectuer mais dans l’ensemble, je suis quand même assez satisfait de l’évolution des choses.
«La priorité pour mon fils, ce sont les études»
Contrairement à certains de tes camarades qui s’adonnent à cœur joie dans les boîtes de nuit, toi on ne te voit pas beaucoup pendant les vacances…
Chacun mène sa vie comme il le veut. Il n’y a pas de comparaison à faire. Quand je suis en vacances, je passe beaucoup de temps en famille, je me repose beaucoup. Je passe également du temps avec les enfants de mon Académie. Cela me va.
Quel métier aimerais- tu que ton fils embrasse quand il sera grand ?
La priorité ce sera l’école. Il fera d’abord de bonnes études pour obtenir des diplômes. C’est le souhait aussi de sa mère. Après, il fera son choix librement s’il souhaite devenir footballeur, tennisman ou chanteur.
Est-ce important pour un footballeur professionnel de se marier rapidement ?
Moi en tout cas, j’ai éprouvé le besoin de me marier rapidement. Du moment où j’avais trouvé mon âme sœur, pourquoi je devais attendre encore ? Et la suite m’a donné raison. Ma femme m’est d’un apport inestimable. Elle est merveilleuse et est un socle de ma vie. Nous avons un petit garçon formidable. Cela  donne des responsabilités et fait prendre conscience même si je n’ai jamais été inconscient.
Comment te vois- tu dans dix ans ?
Dans dix ans, je me vois avec le dos cambré avec une canne à la main entrain d’entraîner les enfants (il éclate longuement de rires avant de se reprendre). On ne peut rien prévoir. Nous les humains, on ne fait qu’imaginer. Sérieusement, seul Dieu sait ce que je deviendrai dans dix ans.
A quel âge comptes- tu arrêter le football de haut niveau ?
Je ne me suis pas fixé d’âge limite. Dès que je ne tiendrai plus, j’arrêterai.
 
Interview réalisée par JOACHIM TIégna

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