Ils ne sont plus nombreux, ceux des Ivoiriens qui frémissent à la moindre performance des internationaux ivoiriens. La déception de la CAN 2013 cumulée à celles de 2006, 2008 et 2012, y est pour beaucoup. Pour la majorité de l’opinion il faudra « faire comme en 2002 ». Au terme de la décevante CAN 2002 au cours de laquelle les Eléphants avaient fini lanterne rouge du groupe C avec un seul point issu du nul (0-0) face au Togo, est intervenu le grand nettoyage. <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
Un balayage qui a laissé éclore des talents tels que Copa Barry, Kolo Touré, Zokora Didier, Artur Boka, Aruna Dindane… Le grand avènement des Académiciens prédit par leur père spirituel Jean-Marc Guillou. Une génération amenée par Didier Drogba dégoté à Guingamp par Robert Nouzaret. Annoncé favorite à chacune de leur sortie, la “Génération Didier Drogba“ n’a vendu que des illusions à ses fans.  « Après 10 ans de vie en sélection sans fruits physiques, il semble temps de céder la place à la relève ».
 
L’injonction de la population est loin de l’ambition de ceux que l’on appelle « cadres » chez les Eléphants. Car la sélection nationale demeure un puissant facteur de promotion des footballeurs, un baromètre que les clubs en Europe et ailleurs scrutent quand il s’agit de transfert et même de salaire. Alors le changement ne se fera pas de lui-même. Et gare à celui qui de l’intérieur véhiculera une telle pensée. Le  cas Max Gradel en est une illustration. Nouveau sociétaire de la maison Orange avec deux CAN déjà dans les jambes et un statut de presque titulaire, l’attaquant de Saint Etienne s’était permis de prôner le changement sur sa page Face Book. Un “impair“ qui a soulevé le courroux  des « cadres » dont certains promettent de lui « tirer les oreilles » dès le prochain regroupement.
 
Un fait qui annonce déjà la nomenclature de la liste de Sabri Lamouchi pour affronter la Gambie le 23 mars prochain dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde.  Le changement espéré par les Ivoiriens est loin d’être imminent. Reste à savoir si la FIF réussira dans untel contexte, à drainer du monde au stade Félix Houphouët-Boigny pour rentabiliser cet autre événement.
 
Par Patrick GUITEY