Il est bien loin le temps des grands gardiens ivoiriens. En tout cas, c’est le constat de plus d’un, depuis la CAN 2008. Barry Boubacar Copa, hier au cœur des railleries, est aujourd’hui le messie des perches ivoiriennes. Et ce n’est pas la prestation de Sayouba Mandé du mercredi dernier qui fera dire le contraire. Le portier de Stabaeck n’est pas le seul à s’être “brisé“. De Stephan Loboué à Daniel Yebouah en passant par Koné Tiassé et Zogbo Aristide… aucun n’a pu contester le statut du “chat“. Reste à savoir s’ils ont eu autant de temps que le numéro 1 pour tisser leur toile. Pas certain.

Quelque soit la durée de leur bail en tant que templier, aucun n’a rassuré. Mais à la décharge de Sayouba Mandé, rien ne l’avait préparé à ce rendez-vous enflammé,  à sa deuxième sélection seulement. Un risque qu’a pris Sabri Lamouchi, là où il avait l’opportunité de tester le meilleur gardien du championnat ivoirien et gardien numéro 1 des Eléphants A’.  C’est pas de chance pour Sylvain Gbohouo qui attendra encore pour connaitre sa première cape. Comme la plupart de ces gardiens locaux au talent avéré mais confrontés aux préjugés. Et ce, malgré les nombreux stages internes (dont on n’a jamais vu les résultats) avec Olivier Pedemas, l’entraîneur des gardiens des Eléphants.

De  toutes les façons, pour Sabri Lamouchi, il n’y a point d’hiérarchie derrière Copa. Pour ce qui est du constat, sous le franco-tunisien,  il n’y a point eu d’essai d’un portier de Ligue 1. La raison selon un observateur, « les gardiens locaux ne s’entraînent pas selon les nouvelles méthodes internationales». Comme pour respecter l’adage qui dit « qu’est bon que ce qui vient de l’extérieur ». Ironie du sort, sous Lamouchi, Daniel Yebouah, même en manque de temps de jeu à Dijon, a connu une cape à la CAN 2013. Vu les prestations des gardiens “expatriés“ faudrait peut-être commencer à consommer local.

Patrick GUITEY