L’histoire du football retient que le dernier vainqueur d’une compétition arbore, malgré lui, le statut de favori. Double-vainqueur de la Ligue 1 en 2015 et en 2016, l’AS Tanda ne se dérobera pas à la règle. Un exercice qui est même loin de la posture des Etoiles du Gontougo qui espèrent briller sur toute la Côte d’Ivoire. Avec le titre de la Super Coupe arraché au Séwé Sport, Tanda est plutôt fringant dans son manteau jaune de grand favori. En plus de l’assise défensive, les arrivés de Lawali, de Zougoula et de Koffi Foba Stevens comme atouts offensifs sont la preuve de la puissance que le club veut apporter à son bolide pour suivre les traces de San Pedro qui a enchaîné trois titres de champions. « Quand on a déjà goûté à la victoire, on ne veut plus s’en passer. L’objectif de la saison est donc de réalisé le triplé. Et nous avons recruté pour », a indiqué Alain Gui, le responsable communication de l’AST.

Séwé et ASEC, la reconquête à l’esprit

Le doux goût du succès, il y a bien longtemps qu’il s’est installé au palais du Séwé Sport de San Pedro, champion en 2012, en 2013 et en 2014 avec une génération dorée. Vainqueurs de la Coupe Nationale en 2016, Les Séwékés sont passés de “l’enfer“ à presque le ciel en Ligue, la saison dernière. Pour celle qui s’ouvre ce week-end, il s’agit de reconquérir le titre. Le recrutement d’un nouvel administrateur issu d’un partenariat Nord-Sud, l’acquisition d’un nouveau centre d’entraînement, l’arrivée de nombreux internationaux dont le come-back de Goua Mahan Marc et l’inébranlable foi chrétienne du coach Njoya Mesack, le coach de l’équipe. Des ingrédients qui affichent plutôt l’ambition du Séwé de retour en Caf Ligue des Champions. « Avec les moyens qui sont mis à notre dispositions, et avec l’état d’esprit, nous avons comme pour objectif le titre de champion, celui de la Coupe Nationale. L’autre grosse ambition est d’atteindre la manche de poule de la Caf Ligue des Champions », a déclaré Njoya.

Ambitions partagées par l’ASEC Mimosas, également lancé aux trousses de l’AS Tanda. Mais surtout aux trousses de l’autre moitié du fauteuil de leader du football ivoirien. Car s’il est incontestablement le club le mieux organisé de Côte d’Ivoire, il reste que ce savoir-faire ne déteint plus sur son équipe professionnelle. Résultat six ans de disette. Un trou noir loin d’être inédit pour l’ASEC qui a déjà connu ce sexennal infructueux de 1963 à 1969, avant de sombrer dans une série de 9 ans sans victoire entre 1980 et 1989. Mais après chaque période aussi creuse, les Mimosas ont refleuri avec 5 titres de champion lors des 6 années qui ont suivi la première, et 6 titres en 6 années qui ont précédé la dernière période. Un historique qui penche en faveur d’un réveil du grand endormi que soutien la nouvelle dynamique du club. L’arrivée dans le staff d’Amani Yao et Baki Koné qui ont connu les périodes fastes du club, une promesse de résultats. Tout comme le retour du club sur la scène médiatique avec la signature d’Aristide Bancé, l’attaquant international burkinabé. Un autre gage de solidité que les Mimosas entendent arpenter pour regagner son statut de leader en vrai.

Gagnoa et les voix de l’intérieur

Trois machines dont les ambitions affichées seront forcément contrariées par l’appétit grandissant du Sporting Club de Gagnoa. Et ce, même si les hommes du Fromager ont été relogés à Daloa pour cause de travaux de réhabilitation du mythique stade Biaka Boda. Eux qui commencent à s’habituer à la haute sphère du football ivoirien devraient se méfier de ceux qui ont des galons à reprendre. C’est le cas de l’Africa Sport, toujours abonné à la crise, à l’AFAD, grand espoir de la Ligue 1, de la JCAT, toujours attendu mais jamais souvent à l’arrivée et de la SOA installé dans une situation de “ni paix, ni guerre“. Quant à l’AS Denguélé, l’ASI Abengourou et  Moossou FC ils essaieront d’être les autres voix de l’intérieur du pays qui a pris le pouvoir depuis 6 ans avec San Pedro et Tanda. Dans ce ballet d’ambitions légitimes, qu’elle sera la place des promus habitués à faire l’ascenseur une fois sur deux ? La prometteuse formation du WAC et le FC San Pedro donneront un élément de réponse des les premiers balbutiements du long marathon d’une Ligue 1 dont on fera le bilan le 25 juin 2017, date de sa clôture.

Patrick GUITEY