Trêve de conflit et place au derby. Le dimanche prochain, si le cœur de la Côte d’Ivoire ne s’arrêtera de battre pour un Africa-ASEC qui a perdu toute luisance, la Ligue 1 s’apprêtera, elle, à placer ou à conforter l’une de ses ex-locomotives au poste de premier meneur de la saison 2015-2016. Une image, au recto, qui colle bien avec les Aiglons. Leader anecdotique du championnat, après une victoire (3-0) acquise sans sueur face à Gagnoa (forfait), l’Africa est inscrit dans une belle dynamique. Celle de la victoire. De retour d’une retentissante saison écoulée qui avait mal débutée, les Oyés affichaient leur ambition de retrouver les hautes branches du football local. La courte victoire (0-1) en finale de Super Coupe, soufflée à l’AS Tanda, le début de la renaissance souhaitée par la direction du club. Avec le manteau “d’Africain“, c’est sur les Aiglons auront les ailes bien plus légères pour planer au dessus du stade Félix Houphouët-Boigny, le théâtre choisi pour picorer du Mimosas au goûter.

Déjà le dos au mur après le nul concédé à Abengourou, l’ASEC entend éloigner le doute et lancer sa saison. Quoi de plus propice qu’un résultat positif face à l’éternel rival ? Le derby est donc loin d’arriver trop tôt pour les Mimosas qui espèrent s’enrober d’épines sur un jardin sien du Félicia, malgré un statut de visiteur. Pour l’heure, difficile d’appréhender l’état d’esprit d’une formation encore sous le choc de 5 ans de diserte. Et ce n’est l’issue quasi-incertaine du “clasico“ ivoirien, qui viendra rassurer les actionnaires plongés dans le doute, et ayant la peine à remobiliser le cratère jaune derrière son équipe. Une victoire d’entrée sur l’Africa, devrait permettre à l’ASEC, version Jean-Marie Assoumou, de le remettre le club à l’endroit pour une autre épopée nationale avant les ambitions continentales. Il faut juste se remémorer les premiers derbies de ces deux dernières années  (1-0, 2013-2014 et 2-1, 2014-2015), et s’en inspirer.

Patrick GUITEY