Le public hésitant d’Abidjan aura manqué le spectacle de cette rentrée des classes, pour le football local ivoirien. Si la Ligue professionnelle entendait démarrer en toute sobriété, cette ambition n’était pas partagée par le Williamsville Athletic Club d’Adjamé, qui a réalisé un coup de tonnerre face à l’AS Tanda, champion sortant. Remplir la formalité face au promu. Avec cinq joueurs à vocation offensive, la stratégie était plutôt claire pour Firmin Koffi. « Nous avons aligné une telle équipe pour vite plier le match », a confié après coup, le technicien des Etoiles du Gontougo. Lui n’avait pas compté avec la maitrise collective et la justesse technique d’une équipe du WAC complètement décomplexée devant l’un des représentants de la Côte d’Ivoire en Caf Ligue des Champions. Et la main baladeuse de Coulibaly Wonlo dans sa surface occasionnant le premier penalty de la saison, va accroitre encore plus la confiance des hommes de Kouassi Aby Yao. Face à Sangaré Badra, Kouassi Diallo ne tremble pas et ouvre le score d’un contre-pied désinvolte (0-1, 14è).

Poé fut le plus franc

Cet envol du promu va être contrarié par la mauvaise appréciation de son gardien. Au-delà des frontières de sa surface, Danté El Hadje se sert de son bras pour barrer la voix à Stephen Assaré. Egalement sous le charme de la prestation du promu, M. Coulibaly Abou brandit à son corps défendant le carton rouge au portier du WAC. Son remplaçant, Coulibaly Ibrahim, n’a pas le temps de chauffer ses gants, que sa toile est troublée par le coup de patte de Sanogo Issa. Auteur de deux coups francs victorieux en Super Coupe, le milieu de l’AST récidive au stade Robert Champroux et remet les siens en scelle avant la pause (1-1, 25è). Au retour des vestiaires, la supériorité numérique de Tanda est à peine visible. La maitrise est du côté du WAC qui s’attire la sympathie du public. Au-delà du collectif huilé, il découvrira Jean Noël Poé. L’ailier d’Adjamé s’offre Badra Ali sur deux coups francs imparables aux 61è et 69è (1-3). Des chefs-d’œuvre qui coupent les jambes à l’AS Tanda qui, même mise dans les conditions, est incapable de rétorquer. A l’image de Salifu Latif qui s’emmêle, dans les dernières minutes, les pinceaux alors qu’il était engagé dans un duel avec Coulibaly Ibrahim. Pour sa première en Ligue 1, le WAC crée la surprise et dessine la grise mine de l’AS Tanda déjà dans le dur.

Patrick GUITEY au stade Robert Champroux