Impensable remontée du FC Barcelone. Le mercredi 8 mars 2017 trouvera sa place auprès des grandes dates du football. La date où le Barça faisait sa “Revoltada“.

14 février 2017, au soir, Paris était magique. Face à un FC Barcelone apathique au regard des ses stars, le club français pouvait rêver plus grand. Puisque les hommes d’Unaï Emery venaient d’enfiler 4 buts contre rien au Barça de Messi-Suarez-Neymar (MSN). Une déculottée dont les ingrédients, selon la majorité des observateurs, éliminait, avant l’heure, le club catalan au cap des 8ès de l’Uefa Ligue des Champions 2016-2017. Mais trois semaines plus tard, comme le Parc des Princes, c’est le Nou Camp qui, après avoir douté suite au but d’Edinson Cavani, a chaviré, de bonheur inouï. Bilan des courses, une victoire incroyable 6-1 qui élimine le PSG encore marqué par Neymar, son signe indien. Car en 6 matches, le Brésilien compte 7 buts contre Paris.

Plusieurs heures après ce match hautement historique, l’on est encore sous le choc. Positif et négatif. Cela dépend de l’écusson que l’on porte sur sa poitrine. Mais la question, elle est identique qu’on soit Catalan ou Parisien. Comment en est-on arrivé là ? Si Paris peut pleurnicher sur son entame de match, son jeu défensif contre-nature ou bien des erreurs d’arbitrages dont le penalty imaginaire sur Luis Suarez dans le temps additionnel, l’amour du foot exige que l’on analyse ce match sous un tout autre angle. Celui qui penche pour le FC Barcelone. Le club qui, au-delà d’une “Remontada“ a réalisé la “Revoltada“.

Mis à mort par toutes les statistiques, qui indiquaient que « jamais une équipe ne s’était qualifiée en Coupe d’Europe après un 4-0 à l’aller », le Barça a montré qu’il était, « plus qu’un club », une LEYENDA (légende) avec des joueurs d’exception. Puisque 4 des 6 buts enfilés au PSG fut l’œuvre de la MSN. Au-delà de la disposition tactique, de l’aisance et de la lucidité des hommes de Luis Enrique, c’est l’envie, l’audace la révolte exprimées par ses joueurs qui furent exceptionnelles. Un état d’esprit irréprochable qui a bonifié Umtiti en défense et octroyé l’audace au jeune Sergio Roberto, auteur du but de la qualification.

Au foot, il n’y a pas d’acquis, rien n’est écrit d’avance. Il n’y a pas que les noms, ni que les qualités individuelles. L’esprit de corps, la force mentale, l’audace et la foi peuvent déplacer plus que des montagnes. Une maxime que le PSG, vainqueur à l’aller, a oubliée, et que le Barça lui a rappelée. Une leçon qui vaut tant en Europe qu’ici. L’état d’esprit, l’envie de déplacer des montagnes sont des qualités qui ont souvent manqué au football, au football ivoirien, à la sélection nationale de Côte d’Ivoire. L’exemple proche d’Oyem devrait guider la FIF dans le choix de l’homme de la situation encore en gestation. En espérant que la leçon du Camp Nou a été apprise de tous.

Patrick GUITEY