Junior Tallo, vous étiez pisté par plusieurs clubs en France dont Rennes et Montpellier. Qu’est ce qui a fait pencher la balance du côté de Lille ?

Je vais peut-être vous surprendre, mais cela fait deux saisons que Lille me suit pour faire partir de son projet. C’est cette grande envie que le club m’a démontré qui a fait la différence. Après, la présence d’Hervé Renard qui m’a donné ma chance en Côte d’Ivoire, a été un élément primordial. Je le connais très bien et je sais que c’est quelqu’un auprès de qui je pourrai vite progresser.

Vous quittez définitivement l’AS Roma où vous avez toujours pensé évoluer. Le manque de confiance de Rudi Garcia est-il une explication ?

Rudi Garcia fait ses choix et je les respecte. A un moment il fallait que je prenne une décision et c’est fait. Aujourd’hui j’ai la confiance d’Hervé Renard et de Lille. Je suis un joueur du LOSC et je vais travailler pour mériter cette confiance. Le reste c’est du passé.

Avez-vous eu peur de la visite médicale après ce qui est arrivé à Wilfried Kanon, ton copain ?

Oui j’étais un peu inquiet quand même. Vous savez que j’avais un souci au dos qui m’a empêché de finir la saison avec Bastia et de participer aux deux derniers matchs amicaux avec la Côte d’Ivoire. Cela dit, ça me fait de la peine pour Wilfried (Kanon). Mais c’est un bon défenseur qui va guérir et qui fera parler de lui, sur le terrain.

Sous quel signe places-tu cette nouvelle aventure avec Lille ?

Sous le signe de la révélation. Tout le monde me dit que j’ai des potentialités énormes, et ici au club, ils y croient tous, à commencer par Hervé Renard qui est loin d’être flatteur lorsqu’on parle de boulot. C’est le moment de montrer ces qualités et de pleinement en faire profiter au club. Cela passe par le travail et la concentration. Je crois que j’ai choisi le bon club pour progresser et me révéler.

Lille accueille le PSG d’entrée en Ligue 1. Affronter le champion sortant dès la première journée est-il trop tôt pour la jeune équipe que vous formerez ?

Non. Je pense que c’est déjà pas mal de les jouer en début. Ils seront également à leurs débuts et j’espère qu’ils n’auront pas encore tous leurs automatismes. C’est encore le favori de la Ligue 1, mais on aura des coups à jouer. J’ai parlé de progression est c’est aux côtés de telles équipes qu’on se forge. Je n’ai pas peur et le groupe aussi.

Lille est un club qui a connu plusieurs attaquants ivoiriens. Cela vous met-il la pression lorsqu’on évoque des noms comme Kader Kéita, Gervinho ou Salomon Kalou qui ont marqué le LOSC ?  

Un peu quand même. Parce que ce sont de grands noms du football tout court. Je ne vais pourtant pas endosser cette pression. J’ai mes qualités que je dois faire prévaloir avant toute chose. J’espère les étaler en espérant avoir la réussite qu’ils ont eue ici. En tout cas, je m’inspirerai d’eux pour avancer.

Vous avez manqué les trois derniers matches des Eléphants de Côte d’Ivoire. Vos premiers pas à Lille, vous les ferez en pensant à votre come-back ?

C’est trop tôt pour parler de retour en sélection. Je me concentre sur Lille. Après, si je suis bien, et seulement si je suis bien, on parlera de sélection. Pour l’instant, je me prépare pour ce début de saison qui ne va pas être simple, que le PSG ait ou pas ses automatismes.

Il serait impossible de ne pas parler de sélection nationale surtout que votre actuel coach à Lille a trouvé son remplaçant en Côte d’Ivoire en la personne de Michel Dussuyer. Avez-vous un commentaire sur celui qui, à la tête de la Guinée, aurait pu vous empêcher de remporter la CAN 2015 ?

C’est bien ce qu’il a fait avec la Guinée. Maintenant, on espère qu’il aura la même réussite qu’Hervé Renard.

Réalisée par Patrick GUITEY