Entraîneur encore inconnu au début de la CAN, Emerse Faé a été nommé sélectionneur par intérim après la déroute des Eléphants face à la Guinée équatoriale.

Il a mené les Eléphants vers un troisième sacre en Coupe d’Afrique des nations. La sélection ivoirienne était au bord de l’élimination quand il en a pris la tête, le 24 janvier, après la démission de Jean-Louis Gasset.

Alors que la qualification était inespérée, les Eléphants ont dû attendre les dernières rencontres de la phase de poules pour connaitre leur sort. Coup de chance, ils ont profité du nul du Ghana face au Mozambique (2-2) et de la victoire du Maroc pour s'ouvrir les portes des 8es. Le technicien ivoirien a su trouver les mots justes pour remobiliser son groupe. Tout le monde se sentait concerné dorénavant. Le facteur domicile a aussi joué en faveur des ivoiriens.

« Il n’y avait pas trop de questions à se poser. L’équipe me connaissait, je suis membre du staff depuis juin 2022. Après la déroute face à la Guinée équatoriale, après la démission du coach, les joueurs ont compris qu’ils avaient une part de responsabilité. Ils ont réagi avec orgueil. Je n’ai pas tenu de grands discours, parce que je ne suis pas un grand bavard et qu’il n’y avait pas vraiment besoin de motiver les joueurs. Ils ne voulaient pas revivre et faire revivre aux Ivoiriens l’humiliation subie face aux Equato-Guinéens. En quatre jours, on a surtout travaillé tactiquement. Ça a payé : on a éliminé le Sénégal, archifavori, (1-1, 5-4 aux t.a.b.) après avoir été rapidement menés au score, puis on a battu le Mali (2-1 après prolongation) alors qu’on était réduits à dix et menés à la 73e minute… Il n’y a qu’en demi-finale face à la République démocratique du Congo (1-0) et en finale qu’on a gagné avec une certaine maîtrise. Sportivement parlant, ce n’est pas si incompréhensible : la Côte d’Ivoire fait partie des meilleures sélections africaines et elle jouait à domicile », a-t-il dit dans un interview au média Le Monde.

Intérimaire, Faé sera confirmé dans les prochains jours. Après avoir mené les ivoiriens au sacre, il voudrait continuer avec tout le même staff.

« Nous sommes d’accord pour continuer à travailler ensemble, ce qui me semble logique. J’ai envie de continuer ma mission, rien d’autre. Nous allons prendre le temps de régler quelques détails contractuels et sportifs. Je souhaite continuer à travailler avec le même staff technique, dont Guy Demel, qui nous a rejoints le 24 janvier, et avec qui j’ai une grande proximité depuis les années où nous avons évolué ensemble en sélection. Le président Diallo y est tout à fait favorable », a-t-il poursuivi avant de revenir sur certains joueurs comme Seko Fofana, Badra Ali Sangaré ou Max Gradel qui souhaiteraient stopper avec l'équipe nationale. « Il faudra discuter avec ceux qui l’envisagent. Je n’aurai pas d’arguments avec un joueur qui, physiquement et mentalement, ne se sent plus capable d’assumer à la fois les matchs avec son club et ceux avec la sélection. Les autres, bien sûr, seront sélectionnables en fonction de leurs performances en club. »

Vainqueur du tournoi continental, l'ivoirien a le regard tourné vers les prochaines échéances (CAN 2025 et Mondial 2026) où les Eléphants sont encore en course.

« Ce ne sont pas deux objectifs, mais deux évidences. Nous ne sommes pas les plus beaux, nous ne sommes pas les plus forts, nous avons des choses à améliorer, nous respectons tout le monde, mais notre nouveau statut de champions d’Afrique nous oblige à nous qualifier. Au mois de mars, nous affronterons l’Argentine en match amical en Chine. Ce sera l’occasion de nous retrouver pour une rencontre de prestige. Mais en juin, nous jouerons contre le Gabon et le Kenya en qualification pour la Coupe du monde. Et ça va arriver très vite », a-t-il conclu.

Chamade YAH