Ils ont, ensemble, fait partie de la génération des Eléphants Olympiques. La première sélection ivoirienne de football à se qualifier pour des Jeux Olympiques. C’était en 2008. Loin d'avoir été les meilleurs amis du monde, Cissé Sékou garde des souvenirs impérissables de Bamba Souleiman, artisan de ses débuts en sélection A, qui a malheureusement quitté ce monde le 31 août 2024.

Cissé Sékou, comment avez-vous appris la nouvelle de la disparition de Bamba Souleiman, votre ex-coéquipier en sélection nationale ?

J'ai eu l'information à travers un message de Méïté Abdoulaye. Après j'ai essayé de m'en persuader et j'ai finalement été confronté à l'évidence. Tout le monde en parlait sur les réseaux sociaux.

Quels sont les premiers sentiments qui vous a traversé après avoir obtenu confirmation de la triste nouvelle ?

J'étais affligé ! Bamba, c'était une belle personne. Quelqu'un qui n'avait aucun problème avec son entourage. Les seuls moments où tu pouvais le voir en colère, c'était sur le terrain. Lorsqu'il sentait qui ne produisait pas ce qu'il fallait à l'entraînement ou quand on perdait un match. Mais en dehors de la pelouse, c'était un mec génial.

Quel souvenir ou anecdote que tu retiens de votre collaboration des U23 à la sélection A de Côte d'Ivoire ?

Ma première sélection chez les A (Ndlr : 1er juin 2008), c'était avec Bamba. Nous revenions du Tournoi de Toulon. Avec des joueurs comme Angoua Brou Benjamin, Coulibaly Kafoumba, Koné Kouamatien... Un groupe de jeunes qui a rejoint la sélection de Vahid (Halilhodzic). Parce qu'au début du bail du coach, plusieurs "cadres" avaient fait défaut. Moi je suis arrivé très fatigué avec un titre de meilleur buteur du Tournoi de Toulon (4 buts dont un hat trick). A vrai dire, j'étais en vacances et fatigué. Je ne voulais pas répondre à la convocation parce que je ne voulais pas être un pneu secours qu'on appelle seulement parce que des gens ne sont pas là ! Finalement la convocation est arrivée sur le bureau du club et j'y ai répondu. Pour le match (Ndlr : Côte d'Ivoire vs Mozambique : 1-0) j'étais sur le banc et Vahid ne me connaissant pas, a demandé à Bamba s'il pouvait me faire confiance. La réponse était positive et c'est ainsi que pour les 20 dernière minutes, il me fait entrer et je marque (le but de la victoire). Cette histoire c'est Bamba qui me la révèle dans les vestiaires après le match. Si on analyse bien, c'est Bamba qui nous permet de gagner dans un match compliqué au stade Félix Houphouët-Boigny.

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Je me souviens qu'il n'était pas particulièrement attaché aux honneurs. Aux J.O 2008 en Chine, c'est lui qui aurait dû être le capitaine. Mais il a demandé à ne pas prendre le brassard ainsi que moi d'ailleurs et finalement c'est Gervinho qui fut capitaine dans un groupe où régnait une bonne ambiance. Je précise que Gervinho n'en savait rien, puisque c'est que le coach Gili (Gérard) qui avait désigné Bamba et moi.

Y-a-t-il une organisation particulière des anciens de la sélection pour lui rendre hommage ?

Nous avons un groupe des anciens sur lequel nous échangeons beaucoup. Nous ne l'avons pas encore évoqué, avec l'enchaînement des événements malheureux (Ndlr : Le décès de Gba Bernardin et celui du Président Sory Diabaté). Mais nous pensons organiser un match de gala pour lui rendre hommage et faire une prière collective pour le repos de son âme lors de la cérémonie de 40è jour.

Propos recueillis par Patrick GUITEY