Une défense au gré des vents
Une défense au gré des vents
La défaite de la Côte d’Ivoire, samedi, face à la Guinée. Elle le doit à un système défensif bien trop friable face à de sacrés manieurs de balle.
Samedi à Bouaké, la Côte d’Ivoire a confirmé l’irruption d’une ancienne plaie. Son système défensif. Et pourtant, les deux matches précédents l’arrivée de Marc Wilmots, avaient laissé entrevoir de la satisfaction avec un seul but encaissé, pour un bilan d’une victoire et d’un match nul. Le technicien belge n’a pas su capitaliser cet héritage, quoique fragile. Le 4-3-3 plutôt défensif a fait place à un 4-2-3-1 certainement pas encore assimilé par des Eléphants baignés par une nouvelle crise de brassard. Face à la Hollande et à la Guinée, la Côte d’Ivoire ne s’en est pas réveillée. 8 buts en 2 sorties. Un naufrage. La faute à une frilosité palpable d’une défense loin du compte, à l’image d’Eric Bertrand Bailly, à côté de la plaque, indigne de son statut.
Eric Bailly, visage d’une défense “beurre de karité“
Côté en Angleterre, le chouchou de José Mourinho à Manchester United fut loin de ses canons de la CAN 2015. Pris, à chaque duel terrestre ou aérien, par l’engagement et par la vivacité de François Kamano ou Kéita Naby, le Mancunien fut la mascotte d’une défense “beurre de karité“, qui a fondu à chaque incursion des Eléphants de Conakry. Ajoutez-y les errements de l’étourdi Traoré Adama, et vous avez une arrière-garde trop déséquilibrée pour témoigner d’une quelconque agressivité devant l’adversité. Le public de Bouaké courroucé par cette prestation peut pourtant remercier le pied carré des Guinéens à certains endroits, et certainement la grande débauche d’énergie de Wilfried Kanon qui a essayé d’hisser le niveau de sa défense en deçà, et orpheline d’un milieu en déconfiture, sans guide véritable.
Gbamin, trop seul pour apporter l’éclair
L’antre-jeu à 5, malgré sa décomposition tactique insufflée par Wilmots n’a pas offert de la densité. Une porosité pesante pour la défense, orchestrée par le caractère illisible du rôle de chaque élément de ce milieu. Si la renaissance de Seri Jean Michael fut furtive, l’agressivité et le volume énorme de jeu de Franck Kessié n’étaient qu’une gageure. Le moment pour Jean Philippe Gbamin, de passer son premier test à Bouaké avec courage. Présent pour la relance à la récupération intelligente, le milieu de Mayence a porté le flambeau des binationaux raillés jusque là. Et ce, avec brio. Une bougie qui ne pouvait illuminer toute l’obscurité semée par ses coéquipiers d’un système défensif décomposé. Et ce, sans que Marc Wilmots n’arrive à y trouver une solution idoine. Le technicien belge désemparé sur son banc ivoirien, sait pertinemment qu’il lui faudra plus qu’une nouvelle hiérarchisation du capitanat pour colmater les brèches de son mur lézardé par les assauts communs des Hollandais et des Guinéens qui lui mettent plus que du pain sur la planche.
Patrick GUITEY
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