Abidjan s’est réveillé lundi avec la gueule de bois. Les Ivoiriens ont encore en travers de la gorge le cauchemar vécu dimanche par les Eléphants au stade de l’Amitié de Libreville. Depuis la défaite de l’équipe de François Zahoui, les supputations vont bon train, tout comme les explications de la désillusion. Si on n’oubliera pas le penalty raté par Didier Drogba (le tournant du match, dixit coach Zahoui), il sera aussi réducteur de jeter la faute à un tel. Dimanche, c’est collectivement que les Eléphants ont sombré. Le plus intrigant c’est que François Zahoui n’ait pu jamais trouver la solution face au coaching et à la maestria tactique d’Hervé Renard.
 Après une première période médiocre de ses joueurs, on attendait que l’entraineur ivoirien change le visage de la rencontre dès le retour des vestiaires. Ce qu’il ne parviendra jamais à faire malgré les changements effectués. En réalité, la Côte d’Ivoire a été rattrapée par la pauvreté de son jeu collectif. L’équipe ne reposait que sur les exploits individuels de ses vedettes. En quarts, c’était Didier Drogba ; en demies, Gervinho. Et, une individualité peut bien remporter un match à lui tout seul, mais pas un tournoi.
Zahoui n'a pas trouvé la solution
Quand on évoquait la médiocrité du collectif ivoirien, Zahoui répliquait toujours que le « plus important était de gagner ». Mais, il est toujours difficile pour une équipe sans cohésion collective, sans une identité de jeu bien définie de gagner une grande compétition. Très rusé, Hervé Renard l’a bien compris. Il a parfaitement muselé les individualités ivoiriennes et demander à ses joueurs de fermer les espaces et d’exercer un pressing étouffant dès la perte du ballon.
Avec son jeu alerte, fait de vivacité et de percussion, les Zambiens ont alors complètement asphyxié les Ivoiriens. Malgré leurs joueurs de niveau Ligue des champions, ces derniers n’ont pas alors existé. Ils se sont fait « bouffer » dans tous les domaines. Les Chipolopolos auraient pu remporter cette rencontre dans le temps réglementaire que personne n’aurait crié au scandale. Tant ils avaient le contrôle et la main mise sur la partie.
Par Abdoul KAPO