Interrogé depuis Bamako où il est rentré après la réunion du Comité exécutif à Alger dimanche, au lendemain de la finale retour de la Ligue des champions, le Malien Amadou Diakité n’a pas caché que la CAF avait été cueillie à froid par l’annonce du Maroc, le 10 octobre dernier, de demander à reporter la  30e édition de la CAN, programmée du 17 janvier au 8 février 2015. «Franchement, on a été très surpris dans la mesure où la Guinée (l’un des pays touchés par le virus, NDLR) joue ses matches à domicile au Maroc. Et que la compagnie marocaine aérienne, la RAM, continue de desservir les pays touchés.  On n’avait pas vu venir quoi que ce soit. »La CAF pensait même que le Maroc reviendrait sur sa décision après que la FIFA ait maintenu la Coupe du monde des clubs au Maroc (10-20 décembre) dans une récente circulaire. «Oui, puisque le Mondial est toujours programmé dans ce même pays trois semaines avant la CAN».

Aujourd’hui, et même si l’instance faîtière africaine a donné jusqu’au samedi 8 novembre au Maroc pour indiquer sa position exacte, tout en exprimant l’idée qu’elle maintient le principe de la CAN aux mêmes dates, la CAF reste dans le flou et ne souhaite pas donner le nom des fédérations susceptibles de reprendre le tournoi, «question de respect pour le Maroc qui demeure l’organisateur à ce jour. Il n’y en a pas beaucoup de toute façon». «Difficile d’imaginer ce qui va se passer, dit encore Diakité. Ce serait bon pour le football africain qu’on joue aux dates indiquées. Le Maroc n’a jamais dit qu’il souhaitait ne pas organiser, juste de reporter. Notre réunion du 11 novembre au Caire se prononcera sur ça : l’opinion publique saura si elle est maintenue et où. Si un autre pays venait à prendre le relais, on l’assisterait vu les délais rapprochés. A circonstances exceptionnelles, conditions exceptionnelles.»

Une annulation est possible

La CAF, par la voix de son membre malien, laisse également entendre cependant que l’annulation pure et simple du tournoi – ce qui constituerait une première depuis la CAN initiale en 1957 - n’est pas impossible : «Oui, cela fait partie des éventualités, en cas de forces majeures. Nous n’envisageons pas non plus une co-organisation, qui nécessite beaucoup plus de coordination.» A une question sur la pression que mettront certainement les clubs européens sur leurs internationaux appelés à disputer cette CAN, Amadou Diakité n’a pas mâché ses mots : «Ebola ou pas, on sait que les clubs européens ne laissent pas partir leurs joueurs de gaieté de coeur…» Réponse à toutes ces interrogations mardi prochain… -

France Football