Une grande première dans l'histoire du football ivoirien, " la large concertation " que se propose d'organiser le président de la FIF, Jacques Anouma, devrait permettre de tracer les sillons d'un avenir meilleur pour les Eléphants.
Un mois après la CAN. Ce n'est pas trop tard. D'ailleurs, c'est une initiative inédite dans l'univers du football ivoirien. " Une large concertation ", comme libellé par le communiqué de la FIF, sera organisée à partir du 23 mars prochain par le président Jacques Anouma. Avec comme points d'ancrage le bilan de la CAN 2008 et les perspectives. Refusant jusque-là d'évoquer la notion de bilan, le premier responsable de la Maison de Verre, qui attendait certainement le moment opportun pour s'étaler sur cette campagne africaine, a décidé d'initier cette plate-forme d'échange, selon un calendrier non encore défini, avec les différents acteurs (présidents de club, journalistes, supporters, joueurs de l'équipe nationale senior…) du football ivoirien. Inutile de dire que plusieurs questions seront abordées au cours de ces rencontres. Qui, on l'imagine, seront houleuses. Etant donné qu'il s'agira du choc des idées. Mais, de toute évidence, les problèmes cruciaux, qui constituent le point d'un nouveau départ de la sélection nationale après la désillusion au Ghana, seront de premier ordre. A savoir, la question du nouvel entraîneur, de l'environnement des Eléphants et du gardien de but.
Quel entraîneur à la tête des éléphants ? Comme une traînée de poudre, la rumeur, par voie de presse, avait envahi le monde sportif ivoirien avant de s'estomper : Gérard Gili, nouvel entraîneur des Eléphants. Après avoir assumé l'intérim d’Ulrich Stielike, le technicien français aurait donc véritablement le timon du banc de la sélection nationale. Récompense du mérite ou simple acte de reconnaissance d'une personne dont la loyauté à la Côte d'Ivoire est en voie de faire école ? On se rappelle que lorsqu'au lendemain du Mondial 2006, Henri Michel, le titulaire sur le banc, avait faussé compagnie aux Eléphants, sans même aviser ses employeurs, l'ancien coach de l'Olympique de Marseille est resté fidèle au navire ivoire. Assurant l'intérim avant la nomination d'Ulrich Stielike en septembre de la même année.
Chargé des sélections Espoir et Junior, Gili a encore joué le rôle de pompier en conduisant le Onze national à la CAN 2008. Ulrich Stielike, maladie de son fils oblige, ayant laissé le poste en rade le 31 décembre 2007, soit trois semaines avant le début de la compétition. Toutefois, si les conditions dans lesquelles il a pris l'équipe sont autant de circonstances qui plaident en faveur du Français, ce dernier ne semble point convenir aux Ivoiriens comme le patron des Eléphants. On lui impute même, en partie, la responsabilité de l'échec du groupe. Ses choix tactiques jugés approximatifs. Notamment face à l'Égypte où il a opté pour un 4-2-4 alors qu'il convenait de densifier l'entre-jeu. Du coup, les voix se sont levées pour battre en brèche son éventuel maintien à la tête de l'encadrement technique des Eléphants. Entre-temps, Anouma n'a ni confirmé l'information ni apporté un démenti. Quid du cas Stielike ? A ce niveau, rien que des sons de cloche discordants. L'Allemand soutient que son contrat arrive à expiration fin février. Quand du côté de la FIF, on parle de fin mars. Par ailleurs, en vacances en Espagne avec son épouse, l'ancien défenseur de la Mannschft qui dit être disponible à partir de fin mars, a reçu récemment un message de Kaba Koné, Manager général de l'équipe nationale. On suppose que les deux parties (Stielike et la FIF) vont se rencontrer pour discuter.
Dans tous les cas, les relations FIF- Stielike sont entourées de mystères et rien ne garantit qu'elles vont survivre à la débâcle à la CAN 2008. Du choix du nouvel entraîneur, voilà qui sera donc une question très importante à débattre au cours de cette large concertation. Si, comme c'est pratiquement la tendance générale, les deux entraîneurs ne devraient plus continuer l'aventure avec Drogba et Cie, il faudrait trouver un autre au plus tôt et de calibre à la dimension des Pachydermes.
L'environnement des éléphants Peut-on éluder ce sujet à une telle rencontre ? Assurément pas. Il constitue depuis un certain temps le chou gras des journaux, et l'occasion sera tout indiquée de tirer tout au clair ou de laver le linge sale en famille. Et oui, la famille, la sélection ivoire était considérée comme tel par tous les joueurs qui avaient l'occasion d'être convoqués, jusqu'à ce qu'à la faveur de la CAN 2008, le mur de la cohésion se fissure, fragilisant un groupe constellé de talents. Les uns ont tout de suite embouché la trompette de la médisance et cela sous cape. Interrogé sur la question, Zokora Maestro a essayé de désamorcer la bombe, en rassurant que Drogba, accusé par certains joueurs comme Amara Diané d'interférer dans le choix des entraîneurs, n'y est pour rien. Le concerné lui-même avait déjà confié à nos envoyés spéciaux au Ghana qu'il n'était pas un problème pour l'équipe. Arguant que la notion d'Académiciens ne comptait pas à ses yeux. Et qu'il était assez intelligent pour s'adapter à tous les styles de jeu.Cela a-t-il suffi pour apaiser les esprits ? On l'espère bien. Le cas échéant, étant donné qu'il y aura une concertation avec les joueurs de l'équipe nationale, la question devrait être remise sur la table des échanges. Ensemble, les uns et les autres pourront trouver la panacée pour le retour de la cohésion. Ils en ont besoin, car c'est l'un des ingrédients de la belle montée en puissance des Eléphants.
La solution pour un gardien à la taille de l'équipe Le président de la FIF et son nouveau partenaire pour la Ligue1 ont déjà trouvé un expédient : un challenge de meilleur gardien institué sur toute la saison. Même si les gardiens font partie intégrante des athlètes de l'élite et pouvaient bien avant bénéficier des prix décernés par le Jury des Oscars, il est clair que cet autre challenge va constituer une source de motivation supplémentaire. Qui permettrait ainsi de tirer le meilleur d'eux. Cependant, en plus de cette initiative, il faudrait en trouver d'autres. La DTN, par la voix de son président, nous assurait récemment qu'elle réfléchissait sur la question. A-t-elle trouvé sa part de magie ? On devrait le savoir lors de ces concertations. Que dire alors des présidents de centre de formation. Eux qui sont à la base de l'éclosion des talents. Plusieurs d'entre eux ont transformé, avec tout le tac que cela suppose, des joueurs de champ en gardiens de but. Leur avis va compter pour sûr, sur ce sujet de grande importance. En somme, la concertation initiée par le président de la FIF, en attendant sa phase pratique pour juger ses résultats, s'annonce salutaire. C'est, on espère, le rendez-vous de la parole libérée et des solutions efficientes.
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