CAN : CAF...ouillages
CAN : CAF...ouillages
La décision est tombée lundi, à la mi-journée. Dure, froide, impitoyable. La confédération africaine a fini par disqualifier les Eperviers du Togo, rentrés le jour même à Lomé pour enterrer leurs deux morts. Pourtant, avant d'embarquer dans l'avion présidentiel, Emmanuel Sheyi Adebayor, leur capitaine, avait rappelé que ses coéquipiers et lui souhaitaient ardemment revenir à Cabinda à l'issue du deuil national. Ce message, Hubert Velud, leur sélectionneur, nous l'a confirmé lundi matin : « On veut jouer, c'est la décision du groupe, on espère. Mais on ne connaît pas les règlements... »
« The show must go on »La CAF ne leur a même pas laissé cette chance. « The show must go on », laissait entendre le secrétaire général, Mustapha Fahmy, le week-end dernier. Pourquoi alors ne pas avoir fait preuve d'un peu de compassion pour permettre à ces joueurs de vivre leur rêve ? Quelques jours, était-ce trop demander ? Oui, apparemment. Etrange, d'autant plus que le gouvernement du football africain, son président Issa Hayatou en tête, s'était déplacé à Cabinda pour rencontrer les Togolais et les trois sélections présentes au village olympique, dimanche en fin de matinée. A cet instant-là, la CAF avait connaissance des intentions du Togo. Les dirigeants africains ont même tout fait pour que les rescapés de l'attentat du 8 janvier restent. Lundi, les règlements et les discussions de palais ont fait peu de cas du voeu émis par le Togo. « Disqualifié », selon les propres termes utilisés par Ouattara Hégaud, notre ancien confrère de Fraternité Matin, devenu trésorier de la fédération ivoirienne, auquel la CAF a demandé de s'exprimer pour elle.
Aucune place pour les (bons) sentimentsAux maladresses de communication des premières heures a succédé cette terrible décision, froide comme la lame d'un couperet. Aucune place pour les (bons) sentiments. A-t-il été simplement évoqué la possibilité « d'aménager » ce groupe, pour permettre au Togo de participer ? Le tournoi a débuté, il ira de l'avant. La fermeté a prévalu et en ce sens, l'Angola et la CAF ont pris une sage décision. Les matches ont lieu à Cabinda dans un environnement particulier, et cela continue, en revanche, de poser question. La jeune classe togolaise ne méritait sans doute pas ça. Pas comme ça, en tout cas. On devine la détresse et l'incompréhension de ceux qui ont réchappé à la fusillade de Massabi. Laissons le temps faire son oeuvre, on espère évidemment retrouver ces Eperviers dès 2012, au Gabon et en Guinée Equatoriale. A moins que la CAF n'en décide autrement, après avoir pourtant dit qu'elle ne les punirait pas.
Francefootball.fr