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CAN 2010- Interview- Hervé Penot (L'Equipe) : "Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas"

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CAN 2010- Interview- Hervé Penot (L'Equipe) : "Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas"

28 January 2010 0
"Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas"

A la fin du match, nous avons décidé de donner la parole à des voix plus autorisées comme Hervé PENOT, journaliste à L’EQUIPE qui suit le football africain et ivoirien depuis une décennie et co-auteur du livre Didier DROGBA « C’était pas gagné ». A froid il livre son analyse de l’équipe de côte d’ivoire.
Une équipe de Côte d’ivoire qui fait rêver et au finish, une déception à la CAN. Selon vous qu’est ce qui n’a pas marché ?<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Qu’est ce qui ne va pas ? C’est vrai il y a beaucoup de choses qui ne vont pas. Il y a une vraie remise en question qu’il doit avoir. On ne peut pas passer de finaliste en 2006, demi finaliste en 2008 et quart de finaliste en 2010 sans raisons précises. Ce n’est pas possible, et moi je pense que déjà c’est une équipe qui n’a pas un mental effroyable, et la pression qui a été mise sur cette équipe depuis le début est excessive. Après, quand tous les politiques commencent à tomber sur le dos de l’équipe, à mettre une pression pas possible, à mon avis ce n’est pas faire du bien à cette équipe, qui n’a pas les armes justement pour sortir de tels pièges. Finalement l’équipe qui a été la plus forte de Côte d’ivoire, c’est celle qui avait moins de pression, assez tranquille, menée par Henri Michel. Et aujourd’hui on veut tout faire dans les règles les plus strictes et finalement on s’aperçoit que les joueurs ils n’assument ces rôles là, ils n’assument pas cette condition de favoris.
Pour vous donc ce n’est pas sur le terrain que la Côte d’ivoire a perdu, mais c’est plus sur le mental ?
Sur le terrain évidemment car c’est sur le terrain que ça se joue, mais il ne faut pas négliger cet élément qui est un élément important dans une équipe comme celle là. C'est-à-dire tout ce qui se passe autour, et sur le terrain évidemment. Parce que quand vous avez des joueurs qui ne sont pas du tout à leur niveau, les cadres qu’on attendait qui sont complètement passés à côté, là c’est un vrai problème de terrain. Mais je pense qu’il n’y a pas que ça aussi, et puis c’est une équipe qui n’a pas de jeu collectif, on s’en est tous rendu compte à part quelques actions bien vrai intéressantes, trois ou quatre, ils ont été mis en difficulté, quasiment trimballés par les joueurs algériens. Alors moi j’étais vraiment surpris, notamment une chose, lorsqu’on mène 1-0 après 4 minutes de jeu la  moindre des choses c’est de tenter de ne pas perdre l’avantage. Et quand vous voyez le but égalisateur, il y a un corner peu de temps auparavant, et où sont les joueurs ivoiriens ? Ils sont tous dans leur camp mais pas dans l’autre camp. C’est logique d’être dans son camp, mais on peut aussi mettre la pression sur l’adversaire, ceux qui assurent la contre-attaque sont sur la ligne médiane, mais là tout le monde étaient dans les 30, 35 derniers mètres. C’est un manque d’ambitions.
Et ce n’est pas un choix tactique peut être ?
Peut être. Mais le problème dans ce genre de raisonnement, si on juge que sur le résultat, le résultat il est catastrophique. Mais il ne faut pas juger que ça, il faut juger le fond des matches parfois parce que vous pouvez être éliminés en ¼ de finale d’une CAN, mais mériter de passer. Si les algériens avaient été éliminés, ils ne se désoleront pas autant que les ivoiriens. Les ivoiriens sont passés complètement à côté de leur match.
Et pour vous cette génération peut gagner quelque chose maintenant ?
De moins en moins, il faut être logique. Dans 2 ans Drogba ne sera plus là, enfin il sera sur le déclin peut être. Il y a encore de très bons joueurs en Côte d’ivoire, maintenant il va falloir trouver qu’est ce qui va permettre à cette génération de faire quelque chose. Aujourd’hui on s’aperçoit qu’il y a de grandes difficultés à trouver un lien entre ces joueurs. Nous avons vu des sommes d’individualités mais nous n’avons pas vu d’équipe. Cela fait un bon bout de temps qu’ils jouent ensemble. Donc on ne peut pas dire que c’est un manque de temps, donc ce n’est pas une excuse valable. Donc ce sont les joueurs qui doivent eux même se remettre en cause.
En parlant d’individualités quels ont été les flops ce soir, et ceux qui se sont en sorti ?
Pour s’en sortir, j’ai bien aimé Gervinho, parce que c’est vrai il a raté une belle occasion en fin de match, mais c’est l’un des seuls ratés sur différence individuelle. Zokora était pas mal une partie du match et puis après. Les algériens n’étaient à leur niveau mais ont fait leurs partitions individuelles. Et puis c’est vrai les joueurs qu’on attendait le plus ont raté leur partie. Evidemment on attendait Drogba qui a raté son match. Mais il a tellement sauvé son équipe à certaines occasions, ça peut faire partie du jeu mais on attendait beaucoup de lui sur ce match. Yaya je dirai c’est l’entre-deux, car c’est vrai qu’il a fait des choses qu’on dirait moins bien, mais il est sur le premier but, il a eu des moments intéressants, il a été un des rares agressifs aussi, même si c’est vrai qu’il pouvait plus. On est aussi déçu de certains joueurs de qui on attendait plus ou moins moins. Et l’axe central qui était très défaillant, et Bamba qui a été défaillant aussi. Mais je pense avant tout que c’était un problème collectif aussi. Il va falloir vraiment travailler et se poser des questions sur la manière de manager cette équipe.
Au niveau du management, par exemple si on vous disait que Vahid est viré demain, est ce que pour vous ce serait scandaleux ?
Ça me paraîtrait bizarre, pour le moins. Est-ce qu’on estime qu'une défaite ça peut tout casser, ça me paraît beaucoup quand même, parce qu’il a quand même qualifié l’équipe pour la coupe d’Afrique. Ils sont passés en ¼ de finale. De toute façon je trouvais que l’équipe était faible déjà au premier match. De la même manière que j’avais écris un papier sur la Côte d’ivoire à l’époque, quand ils avaient battus la Guinée pour dire que c’était faible aussi, les joueurs s’étaient un peu enflammés par leurs résultats. Parfois il faut bien analyser les matches parce qu’on est en quête de résultats. C’est pourquoi ce match là, je crois que sur ce match, il y a de grosses analyses à en tirer. Il y a un vrai travail collectif à faire. Si l’équipe n’arrive pas avancer au niveau mental, je ne vois pas réussir de bons résultats par la suite. Attention, la coupe du monde sera une épreuve très concurrente parce que la Côte d’ivoire va arriver en out-sider. Et comme out-sider, vous pouvez plus facilement vous en tirer car vous n’avez la pression comme le Brésil, le Portugal.  La difficulté pour eux c’est d’assumer cette pression là.
L’équipe selon vous doit rester la même et faire son chemin ?
L’équipe que vous allez avoir, les joueurs sont les même. Il n’y a pas question de se passer de joueurs qui ont joué hier, qui jouent aujourd’hui. Après on va mettre qui ? Il n’y a pas de possibilités, et moi je ne crois pas au sauveur, à l’homme providentiel. Il faut se méfier des révolutions et surtout penser que si on change les joueurs on va changer les choses. C’est plus profond que ça. Ce n’est pas lié à un joueur.
Une question sociologique. Un peuple comme la Côte d’ivoire, selon vous comment gérer cette crise émotionnelle, parce qu’elle croyait à fond en son équipe ? Quelle recette ?
Il n’y a pas de recette, non non. La déception, elle est fonction des attentes des ivoiriens. Ils voulaient tellement que cette équipe gagne. Mais il y a ce petit côté je dirai politico-culturel. Parce qu’on se disait aussi que cette victoire permettrait de surmonter bien des difficultés au pays. Et aussi, ce que j’entends ci et là comme quoi, l’Etat a mis tout en place, si on ne gagne c’est de la faute des joueurs. Non c’est du sport, on peut rater un match, ça arrive, donc il faut faire attention à ces amalgames.
Interview réalisée par S.P

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