Tout le Ghana retient son souffle avant son opposition des quarts de finale demain contre son cousin anglophone, le Nigeria. Ces deux pays se connaissent parfaitement et ne se sont jamais fait de cadeau. Les Ghanéens, malgré un parcours réussi, savent que le Nigeria reste redoutable. Comme on le dit, « le lion a beau maigrir, il ne deviendra jamais une chèvre ». Et la qualification miraculeuse des Super Eagles inquiète plus d’un ghanéen. De loin, les supporters des Black Stars auraient souhaité en découdre avec le Mali à ce stade de la compétition. Mais le vin étant tiré, il faut (absolument) le boire.
Demain, le stade Ohéné Djan d’Accra revêtira donc encore ses plus beaux habits pour ce quart de finale de feu : Ghana-Nigeria. Pour beaucoup, la clef de ce match viendra du comportement des coéquipiers de Chelsea, Essien et Obi Mikel, aujourd’hui opposés.
Michael Essien est la plaque tournante du jeu de son équipe. Il développe une grosse activité dans le milieu de terrain et galvanise constamment ses coéquipiers. En compagnie de Suley Muntari, Essien essaie de pousser le Ghana vers son cinquième sacre continental. Pour l’instant, le  parcours affiché est plus qu’honorable avec trois victoires en autant de sorties. Le Ghana présente un tableau de cinq buts marqués contre un seul encaissé et tient bien son rang de favori. Vaillants et déterminés, Junior Agogo et ses coéquipiers seront encore poussés par des milliers de supporters et des millions de téléspectateurs.
Dans cette rencontre à élimination directe, les Ghanéens mettront le pied à l’étrier et imposeront un rythme très élevé. Il en faudra car les Super Eagles ne sont pas des enfants de cœur. La curiosité plane toutefois encore autour de la titularisation ou non de l’attaquant Gyan Asamoah, sifflé et menacé (de mort) par certains supporters. Le moral en berne,  l’attaquant d’Udinese a longtemps songé à quitter le groupe. Il a fallu l’intervention du chef de l’Etat Ghanéen pour faire baisser la tension et le ramener à la raison.
Demain matin, les Ghanéens inonderont les églises afin de solliciter la grâce divine. Claude Leroy qui s’apprête à aborder le premier virage dangereux de la compétition, reste confiant. De son côté, Berti Vogts sur qui pend toujours l’épée de Damoclès, après un premier tour indigne, misera sur John Obi Mikel. Jusque-là, le jeune joueur de Chelsea reste la seule satisfaction du groupe.
Aussi bien défensivement qu’offensivement, il se montre impressionnant. En l’absence de Nwanko Kanu, toujours blessé, John Obi Mikel se chargera encore de diriger les manettes. Son face-à-face avec Michael Essien fait déjà saliver. Pour une fois, ces deux joueurs rangeront dans les tiroirs leur belle amitié. L’enjeu est hyper important. Qui d’Essien ou de John Obi Mikel poursuivra l’aventure dans cette CAN ? Rendez-vous demain sous le coup de 17h GMT. Il y aura du spectacle. Beaucoup de spectacle !                                                                      Joachim TiegnaA Takoradi