Le sport ivoirien va mal. Il faut être bien plus qu’aveugle pour ne pas le sentir. Après la crise du taekwondo réglée du bout des lèvres, place à celle de la boxe. Sur le ring ivoirien, la crise, c’est pourtant un dada. Puisqu’aucun président à la tête du noble art depuis l’avènement de Rash N’Guessan, n’a eu « la paix ».

Le slogan « Vive le Président, Abat le Président », une chanson qui, en plus du journaliste-président susmentionné, a sifflé aux oreilles de Stanislas N’Datchi, Arsène Yoboué, Waby Spider. A présent, l’on pourrait remplacer « le Président » par « le Général ». Puisque cette fois, c’est bien le Général Gaoussou Soumahoro qui est dans la ligne de mire des présidents de clubs, éternels insatisfaits. S’ils en ont voulu à la tête de Waby Spider hier, les mêmes bourreaux réclament celle du Général, qu’ils ont eux-mêmes élu le 26 mai 2015. Sans aucun égard. Puisque, selon des indiscrétions, le tombeur de son prédécesseur face au silence-actif et coupable des institutions sportives ivoiriennes, est « malade depuis des mois et incapable d’honorer ses fonctions de président ».Une aubaine pour porter définitivement l’estocade.

Samedi dernier, la Conférence des présidents de clubs affiliés à la FIB (CPC-FIB), subitement revigorée, a réclamé le départ du Président mal en point. Tout en poussant la témérité  jusqu’à donner un ultimatum au stratège militaire. « Nous lui donnons deux semaines pour rendre sa démission. En cas de refus de sa part, nous convoquerons une Assemblée générale pour mettre en place un comité ad ‘hoc qui va gérer une transition de trois mois et préparer l’élection d’un nouveau président ». Un couplet déjà entendu. Normal les musiciens n’ont pas changé. En tout cas l’un d’entre eux.

Après l’épopée de M. Yah Yao Aboubakar, grand déstabilisateur de l’ensemble des régimes mentionnés plus haut, il a passé dans les faits le flambeau à M. Anthony Rabet.

Très actif au cœur de la campagne de “diabolisation“ de Waby Spider en faveur du Général Soumahoro, l’ex-secrétaire général de la Fédération Ivoirienne de Boxe, est encore à la manette pour liquéfier celui qu’il a aidé à ériger. « Nous réclamons la démission du président et de son comité directeur. Au demeurant, nous réclamons une révocation pure et simple en vue d’appliquer nos textes pour incapacité et vacance de pouvoir », a-t-il insisté au nom d’une Conférence des présidents de clubs affiliés dont le fondement se résume à la dénonciation.

Un nouveau chapitre obscur de la boxe ivoirienne s’ouvre dans un noble-art qui renoue avec ses démons ancestraux, qu’il faudra tôt ou tard exorciser. En attendant la réponse du camp du Général Soumahoro Gaoussou qui ne devrait pas tarder, pour confirmer le chaos dans lequel s’est empêtrée, encore une fois, la FIB.

Patrick GUITEY