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Interview- Sékou Cissé (Roda JC) : « La concurrence ne me fait pas peur »

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Interview- Sékou Cissé (Roda JC) : « La concurrence ne me fait pas peur »

8 May 2009 0
« La concurrence ne me fait pas peur »

Le jeune attaquant ivoirien de Roda JC l’affirme lui-même. C’est sa meilleure saison qu’il vient accomplir depuis son arrivée dans ce club de Ligue 1 hollandaise. Mais, pour continuer d’évoluer, l’international aspire à un nouveau challenge. Nominé pour la première fois au prix Sport Ivoire du meilleur footballeur ivoirien, Cissé explose d’ambitions qu’il veut assouvir à la prochaine CAN et au Mondial 2010. Le talentueux buteur de Roda se livre comme il ne l’a jamais fait.  Sa saison et son avenir
Sékou, quel bilan fais-tu de la saison 2009 ? 
 A un plan personnel, je n’en garderai que de bons souvenirs. Je dois dire que c’est certainement ma meilleure saison depuis que j’évolue à Roda. Cette année, j’ai vraiment franchi un pallier supplémentaire. Mais, ma joie est ternie par les performances de mon club. Le bilan n’est pas du tout reluisant. De toute façon, je m’attendais un peu à ça. Avec les problèmes que l’équipe a pu rencontrer dès le début de la saison, il était évident qu’on ne fasse pas une bonne saison. 
Quels sont ces problèmes ?
Le problème provient du recrutement effectué à l’intersaison. Je pense que les dirigeants ont complètement raté le recrutement. Les nouvelles recrues n’ont pas apporté la plus value qu’on était en droit d’attendre d’elles. Du coup, l’équipe s’est retrouvée moins solide et moins talentueuse que lors des précédentes saisons. On a aussi manqué de concentration. Et, on n’a jamais pu se remettre de notre mauvais début de saison. Depuis que je suis au club, c’est la plus mauvaise saison qu’on vient de vivre. Même, si, personnellement, je me suis tiré à bon compte, je reste profondément triste pour le mauvais parcours de l’équipe. Avec mon titre de meilleur buteur du club, j’aurai aimé que l’équipe se comporte bien aussi.
Vos statistiques personnelles sont-elles conformes à vos attentes?
Oui. Avant le début de la saison, je m’étais fixé un objectif minimum. Je crois, en toute humilité, que je l’ai atteint.  De toute façon, j’avais de très bonnes sensations au retour des Jeux Olympiques. Je savais que j’allais réaliser une bonne saison. Je n’avais peur que des blessures. Dieu merci, je n’en ai pas connu comme les années passées. Ce qui fait que j’ai été régulier. Je ne suis donc pas surpris de mon titre de meilleur buteur du club.
Ne penses-tu pas que c’est le moment idéal pour aller dans un club ou un championnat beaucoup plus performant ?
C’est vrai. Je pense aussi que le moment est venu de connaitre un nouveau challenge. J’ai beaucoup été coupé dans mon élan par les blessures. Mais, après cette belle saison, je pense qu’il est temps pour moi de m’en aller. Pour mon évolution, je ne peux pas me permettre de faire une année supplémentaire à Roda. J’espère trouver une autre destination assez rapidement. Inch’Allah.
Justement, où en est l’AJ Auxerre qui te convoitait en début de saison ?
Pour moi, l’AJ Auxerre n’est pas la destination rêvée. C’est vrai que c’est un bon club français plein d’ambitions. Mais, pour moi, le top 5 hollandais est beaucoup plus valorisant que les clubs français de seconde zone. J’opterai donc pour un club hollandais de bon niveau.
Quels sont les clubs néerlandais qui te font rêver ?
J’aime bien le champion AZ Alkmaar. Cette équipe fait actuellement partie des meilleurs aux Pays-Bas. Elle pratique un football très alerte et efficace. C’est un plaisir de les voir jouer. Je ne suis pas du tout surpris de les voir être sacré champion. Ils méritent amplement leur sacre. En plus, c’est le club que j’aime le plus en Hollande. (Il explose de rires).
Les Eléphants et la concurrence
Toi qui a eu des débuts explosifs avec les Eléphants, comment vois-tu ton avenir au sein de cette sélection ?
Mon avenir en équipe nationale, je le vois en rose. Je pense le meilleur pour moi-même. Je ne suis pas pressé. Je suis encore jeune, j’ai tout le temps devant moi pour me faire une place au sein de cette équipe qui a un énorme potentiel. Les Eléphants, c’est un autre challenge. Je me battrai justement pour relever ce challenge.
Depuis le retour des cadres, vous avez perdu la confiance du sélectionneur. Cela ne vous inquiète-t-il pas ?
Pas du tout. Je sais où est ma place en équipe nationale. Comme je l’ai dit plus haut, l’avenir est pour moi. Si je continue de travailler, il n’y a pas de question que je ne sois pas demain un élément incontournable de la sélection. Je suis déjà heureux de faire partie des 23 meilleurs joueurs ivoiriens.
Tu es donc imperméable au doute ?
Tout à fait. Je ne doute jamais. Et, il en faut plus pour me faire douter. J’ai un mental de compétiteur. Je sais que tout ce qui ne me tue pas, me rend fort. Je crois en moi. Je sais de quoi je suis capable. Pourquoi alors me laisser gagner par le doute ?
Même avec le retour imminent d’Aruna Dindane et d’Arouna Koné, n’as-tu pas peur pour ton avenir en équipe nationale ?
Aruna et Koné sont de très grands joueurs. Ce sont des aînés que je respecte énormément. Mais, je ne peux jamais avoir peur. Avoir un tel sentiment signifierait que j’ai peur de la concurrence. Moi, je ne connais pas la peur.  
Dans la hiérarchie des attaquants ivoiriens, te places-tu à quel rang ?
Mais, à la place qui est la mienne ! Il y a certains comme Drogba, Baky, Kalou qui ont une touche d’avance. Mais, après, ça reste ouvert. Je sais que si je force, je peux avoir ma place aussi. Je le répète, je suis très ambitieux. Je ne crains personne donc.
Qu’est-ce que le fait d’être appelé régulièrement en équipe nationale à changé dans ta vie ?
Etre international confère un respect en club. Mais, je pense que je mérite cela. J’ai saisi ma chance quand les ténors étaient absents. Je sais aussi qu’il me reste du chemin à parcourir. Comme on le dit, je ne suis pas encore arrivé. Seul le travail me permettra de m’imposer durablement en équipe nationale et dans mon club. Je sais que tant que je serai performant, le sélectionneur me fera appel.
Pour ton évolution, ta participation à la CAN et au Mondial 2010 devient une nécessité ?
La CAN et le Mondial 2010, je ferai tout pour être à ces deux rendez-vous. D’ailleurs, j’en fais un objectif particulier. Je sais que participer à ces deux compétitions majeures peut constituer un tournant décisif dans ma carrière. Mais, pour être en Angola et en Afrique du Sud, je dois continuer à travailler et à être performant en club. 
Tu seras déçu si tu n’y va pas ?
Evidemment. Ce sera une grosse déception pour moi. Mais, ce ne sera pas aussi la fin du monde. De toute façon, je travaille pour être là-bas. En tout cas, je mettrai tous les atouts de mon côté.
Du fait de ta disponibilité et de tes performances au moment de l’absence des ténors, a-t-il poussé Vahid Halilhodzic à te faire une quelconque promesse ? 
 Vahid ne m’a fait aucune promesse. Pourquoi devrait-il le faire ? D’ailleurs, il n’a fait aucune promesse à aucun des espoirs qui ont remplacé certains anciens l’été dernier. Tous les jeunes qui font partie actuellement de l’équipe, sont là parce qu’ils le mérite. Ce n’est pas un cadeau du sélectionneur. Il sélectionne moi et certains espoirs parce qu’on respire la forme en club. Sinon, on n’a pas de passe-droit.
Le prix Sport Ivoire, ses ambitions
Pour la première fois, tu es nominé au Prix Sport Ivoire du meilleur joueur ivoirien de l’année. Qu’est-ce que cela te fait ?
C’est une énorme fierté. Cela prouve que le travail qu’on fait est apprécié. Je suis d’autant plus heureux que ce titre est très prestigieux. A son palmarès, on ne trouve que de grands noms du football ivoirien comme Didier Drogba, Yaya Touré. J’aimerai un jour le remporter moi aussi.
A combien peux-tu évaluer tes chances de sacre dans cette édition 2009 ?
Je serai déjà heureux d’être parmi les cinq finalistes. Franchement, cette année, ce sera un peu compliqué. Mais, pourquoi pas l’année prochaine ? Moi, en tout cas, je veux gagner tous les titres. Je ferai donc tout pour gagner ce prix dans les années à venir.
Pour toi, qui est le grand favori ?
Ça va dépendre de la fin de saison des clubs comme Marseille, Barcelone et Chelsea. Si ces clubs remportent des titres majeurs, il va s’en dire que Yaya Touré ou Didier Drogba auront une touche d’avance. Mais, Baky et Copa font eux aussi une très belle saison avec leur club.
Par Abdoul KAPO

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