Ex-directeur du tour de France et d’un grand nombre de tour sur le continent africain, Jean-Claude Hérault vient d’ajouter le  tour de la paix de Côte d’Ivoire à son tableau. Impressionné par ce nouvel environnement, Jean-Claude Hérault ne doute pas d’une deuxième édition du tour de la paix. Et ce, malgré un finish quelque peu manqué.
Quelle est votre appréciation au terme de cette première édition du tour de la paix ?
On peut retenir que la confrontation était chaque jour très animée et intéressante. Que les coureurs professionnels et non professionnels ont disputé presqu’à armes égales la compétition. Même s’il est vrai qu’il y a toujours un niveau un peu supérieur pour les cyclistes professionnels. Néanmoins, l’écart est en train de  se réduire. Dans les prochaines éditions nous constaterons qu’il y a eu une nette progression. La représentante de l’Union Cycliste International (UCI) Dominique Raymond a reconnu que les coureurs africains rivaliseraient davantage avec les coureurs professionnels.
Qu’est ce qu’il faut pour relever le niveau des cyclistes africains ?
Il faut suivre leur préparation d’entraînement. Il faut qu’ils continuent à participer à des épreuves, parce que même si on s’entraîne qu’on n’a pas de compétitions en nombre suffisant dans les jambes on progresse moins vite. Or donc,  il y a maintenant des événements cyclistes nouveaux comme ce tour ivoirien de  la paix. D’autres pays africains sont en train d’envisager de créer des tours cyclistes en Afrique. Tout ceci est rassurant. Plus on aura des événements cyclistes en Afrique plus le niveau du cyclisme africain se développera. Je crois donc qu’on est sur la bonne voie pour relever le niveau des coureurs africains.
Nous avons des tours ivoiriens tels que l’Or Blanc et la Route de l’Est qui ne sont pas inscrits au calendrier de l’UCI. Pensez-vous que le tour de la paix intégrera le calendrier international ?
Le tour de la paix est déjà inscrit à l’UCI. Je vous disais tout à l’heure que la représentante de l’UCI était très satisfaite de cette première édition. Et puis, la dernière étape annulée ne tient pas compte de la belle épreuve qu’on a pu vivre. On oubliera très vite cette dernière étape et on gardera le souvenir d’une course animée avec des coureurs qui tous les jours ont fait montre de générosité physique. Aussi bien les africains que les professionnels. Dans tous les cas, c’est ce que moi je retiens.
Comment pouvez-vous êtes satisfait quant on sait que les chauffeurs des officiels et des coureurs ont retardé le départ de la dernière étape, laquelle a été arrêtée pour insécurité sur le parcours ?
Evidemment je ne suis pas entièrement satisfait. Ce qui s’est passé à la dernière étape je ne l’ai jamais connu depuis ma longue carrière au cyclisme. C’est la première fois que cela arrive. J’espère que l’année prochaine, on tiendra compte de ce qui s’est passé cette année. On prendra toutes les précautions pour que cet incident ne se reproduise plus.
Etes-vous sûr que nous allons revoir cette compétition dans les années à venir ?
Nous allons faire des briefings et envisager une nouvelle édition l’année prochaine. Si toutes les conditions sont remplies, cette compétition sera pérennisée. On la retrouvera chaque années à la même période.
Voyiez-vous Rony Martias comme vainqueur de ce tour ?
Je sais que c’est un grand champion mais en cyclisme tout peu arriver jusqu’à la dernière étape. Je ne pouvais donc pas affirmer que Rony Martias serait le vainqueur. Néanmoins la victoire des cyclistes français de Bouygues Telecom était un peu prévisible surtout après les premières étapes.
Pensez-vous avoir contribué à l’effort de paix en Côte d’Ivoire  travers l’organisation de ce tour ?
Je crois que les images de ce premier tour ivoirien de la paix qui ont commencé à défiler dans tout le monde entier sont un symbole. C’est une édition tout à fait significative. La paix existe. La preuve, on a pu aller dans toutes les villes (Bouaké, Man Yamoussoukro etc…) et traverser des villages sans aucune difficulté. Rien ne nous a gêné dans l’organisation de cette épreuve. Je pense qu’effectivement la paix qui est avérée va permettre au monde entier de voir qu’on peut maintenant venir en Côte d’Ivoire. On peut venir comme touriste ou investisseur pour y développer des affaires. C’est sûr que le pays qui  est de très haut niveau économique va retrouver sa prospérité d’antan.
Réalisée par Alexis KOUAHIO