Bonjour Abdoul Karim, comment se passe tes vacances ?Je passe de très bonnes vacances. Je me repose beaucoup avant la reprise de la saison. Je vais aussi très souvent à Adzopé pour rendre visite à mon père.
Il y a certains footballeurs qui évitent tout contact avec le ballon pendant leurs vacances. C’est aussi ton cas ?Oui. En vacances, j’évite vraiment tout ce qui est football. Je fais le vide dans ma tête. Je recharge vraiment les batteries. Vous savez, le foot, c’est stressant. Donc quand on a l’occasion de couper un peu, il faut en profiter au maximum.
On passe cependant des vacances plus agréables quand on a accompli une bonne saison agrémentée même d’un titre de champion. N'est-ce pas ?Forcément ! Je suis champion de Côte d’Ivoire avec l’Africa, donc je suis moins enclin aux interrogations et surtout aux remords. Quand on sort d’une telle saison, on est plus heureux pendant ses vacances. Et puis, quand je passe, je reçois plein de félicitations et de sympathie des gens. Tout ça, est gratifiant. Ça fait du bien moralement.
Justement, comment as-tu accueilli ton premier titre de champion ?Avec beaucoup de joie et de fierté. Parce qu’au fond de moi, je sais que nous avons mérité ce titre. En plus, j’ai été l’un des artisans du sacre. C’était ma véritable première saison à l’Africa. C’est un peu comme un conte de fée que j’ai vécu.
Tu ne trouves pas que ça fait bizarre d’être sacré champion avec l’Africa Sports alors que c’est chez le grand rival, l’ASEC Mimosas, que tu as été formé ?C’est délicat comme question. Effectivement, c’est l’ASEC Mimosas qui m’a formé. J’ai passé cinq ans à Sol Béni. Mais, cela relève désormais du passé. Aujourd’hui, je suis un joueur de l’Africa Sports. Quand je joue, je donne tout pour l’Africa. De toute façon, si l’ASEC avait cru en moi, je ne serai pas un joueur de son rival. Et puis, je n’ai pas aimé la façon dont je suis partie de l’ASEC.
Avec ce titre de champion avec l’Africa c’est un sacré coup de pied que tu administres ainsi à ton ancien club…Je ne perçois pas le fait d’être champion avec l’Africa comme une vengeance. Mais, je dois dire que chaque fois que j’affronte l’ASEC, je suis plus que motivé. Je veux gagner à tout prix (...) Dieu merci, la saison passée, on les a battu à deux reprises lors de la Superdivision. J’étais très content.
Des dirigeants de l’ASEC ont eu le courage de te féliciter après ton sacre ?(Rires). Non. Je n’ai reçu aucun appel d’eux. Mais, je n’attendais rien de leur part. Aujourd’hui, je suis un joueur de l’Africa Sports. Mes dirigeants me font confiance et m’appellent tout le temps. C’est le plus important. L’ASEC, comme je l’ai dit plus haut, c’est de l’histoire ancienne. Mais je leur souhaite le meilleur.
 « Face à l'ASEC, je suis plus que motivé »
 
Il est donc hors de question pour toi de revenir un jour à l’ASEC ?En football, comme dans la vie, il ne faut jamais dire jamais. Mais, je sais que ça sera difficile que je revienne à l’ASEC. Mais, on ne sait jamais. Et puis, qui vous dit que l’ASEC a besoin de moi. Aujourd’hui, je vois plus loin que l’ASEC. Le meilleur aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est l’Africa. Si je dois d’aventure quitter les Aiglons, c’est pour aller jouer dans un club plus grand et plus huppé.
La saison prochaine, tu vas disputer la Ligue des champions. Avant de connaitre cette prestigieuse compétition, as-tu une appréhension particulière ? La Ligue des champions, c’est un autre niveau. C’est une compétition à part. Elle n’a rien à voir avec le Championnat. Je suis excité à l’idée de disputer cette compétition où on affronte que les meilleurs clubs et joueurs africains. Il faudra que mes coéquipiers et moi soyons au top à tous les niveaux. On doit beaucoup travaillé si on veut exister dans cette compétition.
La victoire finale de l’Africa a quelque peu surpris quand même. Vous avez éprouvé toutes les peines à vous qualifier pour la Superdivision. Comment avez-vous réussi à vous sublimer ensuite dans cette étape finale ?C’est vrai. On a connu une première partie de Championnat un peu difficile. On était irrégulier dans nos performances. On s’est qualifié pour la Superdivision de justesse. Du coup, les gens ne vendaient pas chère notre peau. Certains ont pu alors sous-estimer notre potentiel. Mais, nous on savait que tout se jouera vraiment lors de la Superdivision. On a travaillé dans l’ombre et ça a payé.
Comment l’équipe a  vécu tous ces changements d’entraineurs ?C’est vrai que ça peut déstabiliser. Mais en tant que joueur, on a l’obligation de s’adapter à tous les entraineurs. Nous, on travaille avec celui que nos dirigeants nomment. On obéit toujours à celui qui est devant nous.
Personnellement, penses-tu avoir réussi une grande saison ?Ce n’est pas à moi de dire que j’ai effectué une bonne saison. C’est mon entraineur, mes dirigeants, les supporters et les journalistes qui peuvent me juger. Mais, ce dont je suis sûr, c’est que je n’ai pas été mauvais. Je laisse les gens me juger.
Aujourd’hui, y a-t-il un Championnat ou un club particulier qui te fait rêver ?Dans le football moderne, les choses ont changé. On ne dit plus je vais jouer dans un tel club ou dans un tel Championnat. On va dans le club qui nous fait la meilleure proposition. On va dans le Championnat où on pourra se réaliser, subvenir aux besoins de ses parents et proches. Le club où on peut assurer ses vieux jours.
Par Abdoul Kapo