L’an 2010 restera sûrement comme l’une des années les plus noires du football ivoirien. En tout cas, en 2010, le ballon rond ivoirien n’a pas encore fini de s’humilier.
Il y a quelques mois, lors de la CAN angolaise, ce sont les Eléphants qui piquaient du nez devant l’Algérie. Partis comme les futurs vainqueurs de l’épreuve, Didier Drogba et les siens n’ont pu assumer leur statut, rentrant prématurément avec honte et déshonneur au pays. Alors, on s’est dit que notre sport national ne pouvait tomber encore plus bas. Au fait, on pensait que rien de plus humiliant ne pouvait encore arriver à notre football. On avait sûrement oublié que nos clubs, malades depuis longtemps, étaient eux aussi au creux de la tempête.
Le week-end passé, ils ont apporté la preuve de leur mauvais état de santé. Tous les clubs ivoiriens engagés en compétitions africaines, ont été balayés comme des malpropres. Ils ont tous donné l’image d’être à ce niveau-là par défaut. Franchement, nos clubs n’ont pas le niveau continental. Dans bien d’aspects, ils sont inférieurs à leurs homologues continentaux. Après une courte défaite en Zambie, l’ASEC Mimosas n’a pu faire mieux qu’un dramatique (1-1) à domicile devant le ZANACO qui était pour loin d’être un foudre de guerre. L’Africa Sports, qui avait été tenu en échec (0-0) par Al Hilal à Abidjan, s’est fait massacrer (4-1) au Soudan. L’humiliation la plus totale. Le Séwé Sport de San-Pedro, qui avait pourtant remporté son match aller, s’est lui aussi fait bêtement éliminer à Bamako lors de la séance des tirs au but.
A l’heure du bilan, la Côte d’Ivoire affiche donc zéro pointé au compteur. A ce rythme, on risque de perdre une place au niveau des tickets qualificatifs pour les compétitions africaines. Cela sera la totale. Mais, à y regarder de près, cela ne sera pas aussi un drame aussi que ça. Car, il sert à quoi de participer aux compétitions et se faire humilier comme ce n’est pas permis ?
Comme depuis quelques années déjà, les Ivoiriens devront se résoudre à suivre les compétitions africaines devant leur petit écran. En réalité, c’est là que se trouve notre place désormais. Et, on se demande bien qui pourra extirper notre foot de l’ornière. Aucune perspective n’invitant à l’espoir, l’avenir reste donc flou. Au cœur de cette année noire, il ne reste plus que le Mondial 2010 à la Côte d’Ivoire pour se refaire l’image. A l’orée de la première Coupe du monde africaine, nous osons croire à un sursaut. A un petit mieux !
Par Abdoul KAPO