Sa saison, Gary Chaynes s’y est plutôt bien embarqué avec sa victoire, la 4è, au Rallye Bandama. Lors de la 44è édition du circuit tracé par la FISA, tous n’avaient d’yeux que pour sa Evo10. Lui espère que cette victoire sera le premier grain d’un long chapelet.

Le week-end dernier, à Yamoussoukro, les dieux de la route étaient avec Gary Chaynes. Pas de casse. Ce qui lui avait barré la voie du succès en 2017 et ouvert le titre à Soumahoro Moriféré. Cette fois, la malchance a changé de camp pour s’installer au volant et sous le capot de celui qui, contrairement à ses concurrents, avait clairement affiché son ambition de « gagner ».  En 2h21mns, Gary a surtout déposé Stéphane Peterhansel (2h30mns28s) qui pouvait accuser quelques erreurs personnelles. Ce qui n’entame en rien le plaisir du vainqueur du Bandama 2018, plutôt avare en mot mais immensément satisfait. « Je suis très heureux de remporter ce Bandama qui est mon 4e. Satisfait de débuter le championnat de Côte d'Ivoire et le championnat d'Afrique avec cette victoire. J'espère pouvoir continuer sur cette lancée », a-t-il indiqué avec le regard jeté vers le Ministre ivoirien des Sports et des Loisirs présent pour lui remettre son trophée.

Une gestuelle loin d’être gratuite pour celui qui espère côtoyer les plus grands lors du championnat du monde, mais qui jusque là n’a pas le soutien « financier » de son pays de cœur avec lequel il entretient un dépit amoureux. Pour preuve, à la question de savoir pour il balançait entre la France et la Côte d’Ivoire selon les compétitions, Gary fut sec. « Je ne sais pas l’impact que ma nationalité pourrait avoir sur une piste ». Une réponse qui transpire la quête de soutien de la Côte d’Ivoire pour l’instant sourde face aux attentes du champion d’Afrique 2016. Car le championnat du monde « c’est beaucoup d’argent », indiquait Alain Ambrosino. Le président de la FISA conciliant lors des têtes-à-têtes avec le Ministre ivoirien des sports, n’a jamais caché les difficultés avec le financement de ses compétitions. A quelques encablures du Bandama 2018, l’ex-pilote affirmait ne pas avoir perçu « la totalité du financement du Bandama 2017. On ne peut pas arriver à grande chose qu’avec des paroles ». Et des mots, Gary Chaynes ne pourra pas s’en contenter s’il veut enchainer pour connaitre la carrière Peterhansel qui l’apprécie déjà.

Patrick GUITEY